Revue de presse

"Régis Debray, du romantisme de la révolution à la nostalgie de la nation" (E. Bastié, lefigaro.fr , 17 nov. 20)

26 novembre 2020

[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

Régis Debray, D’un siècle l’autre, Gallimard coll. Blanche, nov. 2020, 304 p., 20 e.

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"[...] Debray, Chevènement, Védrine : ils forment un trio, celui d’une gauche gaullo-mitterandienne, qui n’a jamais cédé aux sirènes du gauchisme culturel, est restée intraitable sur la question de la laïcité et défend la souveraineté nationale. « Debray est aux antipodes d’une partie de la gauche qui a découvert son impuissance une fois au pouvoir et a évolué vers les questions sociétales. Régis n’est jamais tombé là-dedans », souligne Védrine. Une gauche d’avant l’écriture inclusive où l’on ne décrivait pas les succès d’une candidate à l’aune de sa couleur de peau. « En 1960, juger les individus d’après leur race, leur sexe et leur physique était le fait de l’extrême droite ; en 2020, c’est celui de l’extrême gauche », écrit-il, dans D’un siècle l’autre. [...]

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Nous sommes quelques jours après la décapitation de Samuel Paty, professeur tué pour avoir enseigné la liberté d’expression en classe. « Profs, ne capitulons pas » : dans une célèbre tribune publiée après l’affaire du voile de Creil en 1989, Debray avait déjà inventé la formule « Munich de l’école républicaine », pour qualifier la démission de l’État face à l’entrisme islamiste. Il a également fait partie de la commission Stasi, chargée de la réflexion sur l’application du principe de laïcité. On lui doit notamment la distinction entre république et démocratie : « La démocratie, dirons-nous, c’est ce qui reste d’une république quand on éteint les Lumières ». On lui parle de l’ambiance du moment, du débat sur la laïcité à l’école. « Ce que je pense du sujet ? Si notre civilisation doit se réclamer face au monde de la caricature, on est mal partis. Mais je ne peux pas vous dire ça comme ça. Je ne peux m’expliquer sur ce sujet qu’en 20 pages », balaye-t-il. L’écrivain, qui ne va jamais à la télévision, se dit paralysé, inhibé, intimidé par la puissance des réseaux sociaux, qui tronquent les propos et déclenchent une polémique sur la base d’une phrase isolée. « C’est un surmoi négatif qui oblige à être terne. Quand on a le goût de la bourrasque, c’est horrible de devoir passer entre les gouttes. » [...]"

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