Renaud Girard, géopoliticien, grand reporter, auteur de "Quelle diplomatie pour la France ?" (Cerf). 19 juillet 2017
"[...] Les attentats sur le sol français ne sont pas liés à ce qui se passe au Moyen-Orient. Ils viennent d’un problème simple : certains musulmans vivant en France adhèrent à l’islam radical et haïssent la France. À partir de là, ils commettent des attentats islamistes. Ils se revendiquent de Daech car Daech est à la mode et téléguide parfois les opérations. Mais si Daech disparaît, ils se revendiqueront d’une autre organisation.
Ce n’est pas ce qui se passe à des milliers de kilomètres de nos frontières, dans les confins de l’Irak, qui va régler ce problème intérieur de la société française. Pour enrayer le terrorisme, il faut sur le court terme récupérer toutes les armes de guerre qui circulent sur le territoire. À moyen terme, il faut développer le renseignement et l’infiltration, démanteler toutes les cellules islamistes, fermer les mosquées radicales, expulser les imams radicaux étrangers. Sur le long terme, il faut suspendre l’immigration, mettre en place des politiques assimilationnistes, sortir du discours de la repentance (qui inculque la haine de la France aux jeunes générations), restaurer la discipline à l’école et revenir au Roman national.
Le combat culturel et moral est fondamental si l’on veut gagner la guerre mondiale contre l’islamisme. N’oublions pas les leçons de Gramsci. Face aux djihadistes, nous sommes dans une position asymétrique. À l’époque des Croisades, les Croisés et les Musulmans étaient tous deux mus par un moteur eschatologique : leur foi religieuse (chrétienne ou musulmane) les faisait avancer et, comme elle leur promettait un au-delà, leur permettait de braver la mort au combat. Il n’y avait pas de dissymétrie. Au contraire, de nos jours, l’Occident matérialiste et consumériste a perdu son moteur eschatologique alors que l’Orient musulman l’a conservé, ce qui crée une asymétrie en notre défaveur. Nous devons absolument retrouver la conscience de notre identité civilisationnelle et renouer avec un idéal patriotique, car notre vide spirituel ne nous permettra pas de l’emporter à long terme."
Lire "Renaud Girard : « La destruction de l’EI ne changerait rien à la situation française »".
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