Revue de presse

"Usage du français : la loi Toubon à la peine" (Le Figaro, 3 août 19)

Par Claire Conruyt et Alice Develey. 3 août 2019

[Les articles de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"Il y a 25 ans était voté le texte imposant la langue nationale dans les services publics, la publicité et l’enseignement.

En 1999, Air France invitait ses voyageurs à « faire du ciel le plus bel endroit de la terre ». Quinze ans plus tard, la compagnie aérienne change de signature et proclame « France is in the air ». Shocking ! Aujourd’hui, on voyage en « Ouigo », on regarde « The Voice », on déguste un « brunch » après avoir fait ses courses à « Carrefour City ». Il faut être « in ». On pensait pourtant qu’une loi était censée nous protéger de l’envahisseur anglais.

Le 4 août 1994, la loi Toubon est votée. Elle a pour objectif principal d’imposer le français en tant que langue de la République. Sont garantis au citoyen un contrat de travail en français et au consommateur la présentation dans sa langue des produits et des services, les modes d’emploi, les inscriptions sur la voie publique et dans les transports en commun. Une nouvelle fois, le débat autour de la langue française déchaîne les passions. Loi ou pas loi ? Dans Libération, Jean Quatremer raconte qu’à Bruxelles, dans la salle de presse de la Commission européenne, où l’usage est de parler français, le correspondant du Daily Telegraph, un certain Boris Johnson, pose ouvertement une question en anglais, histoire de marquer son désaccord avec cette loi jugée insolite outre-Manche.

La démarche législative française n’est pas neuve, elle s’inscrit dans une tradition de gouvernants qui ont toujours voulu présider à la destinée de la langue. Déjà, en 1539, François Ier imposait, par l’ordonnance de Villers-Cotterêts, l’usage du français dans tous les documents officiels. Un siècle plus tard, l’Académie française est créée afin de « donner des règles certaines à notre langue et à la rendre pure, éloquente et capable de traiter les arts et les sciences ». Au XXe siècle, la montée du franglais inquiète. En 1975, la loi Bas-Lauriol lance les premières bases de la législation de la langue. Elle rend l’usage du français obligatoire dans l’affichage public et interdit l’utilisation de termes d’expression étrangère. Cependant, elle n’est pas vraiment appliquée. […]"

Lire "Pub, entreprise, politique : le triomphe du franglais".



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