Revue de presse

« Pour la République et contre l’antisémitisme, marchons » (G. Larcher et Y. Braun-Pivet, Le Figaro, 8 nov. 23)

(G. Larcher et Y. Braun-Pivet, Le Figaro, 8 nov. 23). Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale ; Gérard Larcher, président du Sénat. 9 novembre 2023

[Les éléments de la Revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

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Lire "L’appel de Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet : « Pour la République et contre l’antisémitisme, marchons »".

"La République est en danger ; ses fondements mêmes sont attaqués. Il est temps de réagir, il est temps de retrouver ce qui fait la force de notre pays ; le respect des droits de l’homme et de la laïcité, pilier de notre modèle humaniste.

Depuis l’attaque terroriste perpétrée en Israël par le Hamas, le 7 octobre dernier, un massacre d’une ignominie jamais égalée depuis la Shoah, qui a causé la mort de 40 de nos compatriotes, les actes antisémites se multiplient dangereusement dans notre pays. En quatre semaines à peine, plus de 1000 faits ont été enregistrés, soit deux fois plus qu’au cours de toute l’année 2022. Cela se traduit sur notre sol par des injures, des menaces, des violences contre nos compatriotes de confession juive. La peur s’installe et risque même de se banaliser, si nous ne réagissons pas. Un sursaut s’impose, pour manifester clairement que la France n’accepte pas l’antisémitisme et que les Français ne se résignent pas, et ne résigneront jamais à la fatalité des haines.

Plus qu’un sursaut, plus que des mots : une mobilisation générale est indispensable, un cri des consciences pour déclarer à la face du monde que la République française ne laisse pas, et jamais ne laissera, prospérer l’abjection.

Plus qu’un sursaut, plus que des mots : une mobilisation générale est indispensable, un cri des consciences pour déclarer à la face du monde que la République française ne laisse pas, et jamais ne laissera, prospérer l’abjection. L’antisémitisme, comme toutes les haines, est un symptôme des maux de notre société. Quand il progresse, montent avec lui tous les dangers.

Par-delà leurs différences et leurs divergences, tous les républicains doivent se rassembler, pour réaffirmer l’essentiel : les valeurs qui fondent notre République, les principes de tolérance et de liberté grâce auxquels chacun en France doit pouvoir vivre en paix, quelles que soient ses origines et ses croyances. Notre laïcité doit être protégée, elle est un rempart contre l’islamisme.

La démocratie ne se résume pas au droit de vote : elle est un combat de tous les jours, un engagement à tous les niveaux, pour une société de justice et d’égalité qui refuse la désignation de victimes expiatoires. Ce combat, les dreyfusards l’ont mené jadis, et plus tard les résistants, faisant passer avant tout autre considération l’éminente dignité de la personne humaine. Ce combat continue aujourd’hui, et il appartient tout particulièrement au Parlement de le conduire, en présence des périls qui visent les droits et libertés les plus fondamentaux, garantis par la loi et la Constitution.

Parce qu’ils représentent la nation française, députés et sénateurs ont une responsabilité particulière, unique, qui doit les mobiliser dans les moments graves de notre histoire. Ils ne peuvent se taire, ils ne peuvent rester passifs. Ils doivent résister.

C’est pourquoi, nous, Gérard Larcher, président du Sénat, et Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, appelons dimanche après-midi à une grande marche civique entre le Palais Bourbon et le Palais du Luxembourg unissant tous ceux qui se reconnaissent dans les valeurs de notre République et sont déterminés à les défendre.

Une marche pour la République et contre l’antisémitisme.

Une marche pour la France des droits de l’homme et pour la nation réunie.

Une marche des citoyens pour dénoncer les porteurs de haine.

Une marche pour la libération des otages dont huit de nos compatriotes.

Comme l’écrivait Clemenceau en défendant Dreyfus « La France ne serait plus la France, si elle refusait de nous entendre »."


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