23 octobre 2013
"Philippe Cohen nous a quittés ce dimanche 20 octobre. Pour tous ceux qui l’ont connu, c’est une grande douleur que de le voir partir. Pendant des années, il a accompagné beaucoup d’entre nous dans nos réflexions, dans nos évolutions intellectuelles. Pour le grand public, c’est un journaliste intègre, passionné par son métier, en quête de vérités, qui s’en va. Pour beaucoup d’entre nous, c’est un compagnon de route et un ami qui disparait.
Le souvenir qui m’accompagne depuis longtemps est celui d’une soirée de discussions tardives à Strasbourg un soir de janvier 1998. La Fondation Marc Bloch allait être lancée et Philippe s’enthousiasmait pour ce projet qui mêlait les républicains et engageait l’un des rares foisonnements intellectuels de l’époque. Philippe venait de faire paraître « Le bluff républicain » et portait tout à la fois une éthique du journalisme et une passion pour les idées qui joua un rôle non négligeable dans l’engagement journalistique, intellectuel ou politique de beaucoup d’entre nous.
Philippe s’intéressait à tout ce qui faisait notre monde : l’économie, les idées nouvelles, les mouvements politiques et sociaux qui parcouraient les sociétés humaines. Son intérêt pour les mouvements altermondialistes l’avait amené à parcourir, de l’Inde au Brésil en passant par le Vénézuela, les forums sociaux qui éveillait notre intérêt et de nouvelles espérances collectives. Il s’intéressait à la puissance de la Chine, au devenir de notre industrie et n’hésitait pas à s’intéresser à des sujets nouveaux comme la « décroissance ». [...] Et puis, Philippe, c’est l’aventure de Marianne2.fr, un site journalistique détonnant qui était un exemple d’animation intellectuelle et de dynamisme de la pensée. Tout en lui était curiosité, honnêteté et passion du débat. On le sentait absorbé par le désir de faire avancer l’intelligence du monde, toujours en quête d’idées nouvelles, qui parfois nous bousculaient. Ses livres en témoignent, ses nombreux articles également.
Beaucoup de ses amis, de ses proches et de ses collègues ont mille autres souvenirs de cet homme d’une grande valeur et dont l’action n’a pas été vaine. Philippe Cohen sera toujours dans nos cœurs. [...]"
Comité Laïcité République
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