Comité Laïcité République - La laïcité n’est pas une opinion, c’est la liberté d’en avoir une

"Autant le dire d’emblée, les relations du Monde avec Philippe Cohen furent longtemps ambivalentes, avant de devenir conflictuelles. Le journaliste, mort le 20 octobre des suites d’un cancer, avait été un collaborateur du quotidien, puis un lecteur assidu. Mais, dans la mémoire du journal, il restait celui qui, avec l’enquêteur Pierre Péan, s’était fait son plus implacable contempteur en publiant La Face cachée du « Monde » (Fayard, 2003). Dix ans plus tard, il se félicitait encore d’avoir été, avec ce livre réquisitoire, à l’origine de l’éviction de ceux qui ont dirigé le quotidien pendant plus de dix ans : Jean-Marie Colombani, Edwy Plenel, Alain Minc.

[...] En 1992, le référendum de Maastricht sur l’euro (sic) [1] est une révélation. Les divisions internes du PS et du RPR sur l’Europe lui démontrent la non-pertinence du clivage droite-gauche. Les années qui suivent achèvent de le convaincre de la domination d’une "pensée unique, démocrate, libérale et pro-européenne", incarnée à ses yeux notamment par la Fondation Saint-Simon, fondée par François Furet en 1982.

C’est pour contrer ce club de pensée que Philippe Cohen imagine, en 1998, avec la journaliste Elisabeth Lévy, la Fondation Marc Bloch. Elle rassemble de nombreux souverainistes et militants du "non" à Maastricht, de gauche comme de droite. [...]

Philippe Cohen s’associe à nouveau à Pierre Péan, en 2012, pour écrire Le Pen : une histoire française (Robert Laffont). Alors qu’il est déjà écarté de Marianne pour piloter le site, c’est sur ce livre que la rupture avec la nouvelle direction de l’hebdomadaire, incarnée par Maurice Szafran, se crisatallise. Le PDG accuse les auteurs de "réhabiliter" Jean-Marie Le Pen.

La bataille entre la direction de Marianne et celui qui en fut l’un des fondateurs fait rage. Face aux attaques de son journal, Cohen demande un droit de réponse. Qui lui est refusé. "Il en a été très blessé", raconte Elisabeth Lévy. [...]

Philippe Cohen a dû son salut au procès en diffamation intenté par Jean-Marie et Marine Le Pen eux-mêmes. Lui qui avait démissionné de Marianne y fut réintégré le 1er septembre. [...]"

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