13 octobre 2022
[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"[...] Il y a des signes religieux qui le sont par nature : un voile, une kippa ou une grosse croix. Voilà qui ne prête pas à débat. Et puis, il y a les signes religieux « par destination », qui peuvent le devenir par une intention que leur prête leur auteur.
Un bandana n’est pas un signe religieux en lui-même, mais il peut le devenir. Nous ne pouvons pas publier un catalogue de tous les vêtements qui pourraient être religieux. C’est pourquoi les chefs d’établissement doivent regarder précisément les signes ostensibles. Est-ce que la jeune fille qui porte telle ou telle robe la met régulièrement ? Est-ce qu’elle refuse de changer de tenue, est-ce que cela s’accompagne d’autres signaux ? Voilà des éléments qui peuvent laisser à penser qu’il s’agit bien d’un signe religieux amenant à du prosélytisme. Il convient d’agir avec fermeté et discernement. Je tiens à m’adresser aux chefs d’établissement et aux professeurs afin de réaffirmer le soutien total de toute l’institution. [...]
La laïcité n’est pas une chasse aux sorcières. C’est une liberté, de croire ou de ne pas croire, c’est un principe de neutralité qui s’applique au service public, et il faut la voir d’abord sous ce régime. Il faut faire de la pédagogie et défendre une laïcité positive, et non synonyme de contrainte ou d’interdiction. La loi de 2004 définit un espace, celui de l’école, où le savoir et la transmission sont garantis, sans interférence, pour le bien-être des élèves. Mais je conçois que, dans une partie de la jeunesse, cela puisse apparaître différemment. Raison de plus pour faire de la pédagogie et dialoguer. [...]
Ces contestations sont aujourd’hui très minoritaires. Elles surviennent d’ailleurs sur des thématiques parfois surprenantes ! En histoire-géographie, cela peut être sur la préhistoire, ou la Révolution française. Il n’y a pas que le cours sur la Shoah qui génère des frictions en classe, contrairement à ce que l’on pourrait penser. Nous devons continuer d’accompagner les professeurs. Je ne dis pas que nous sommes parfaits. Les cellules de veille en charge des valeurs de la République sont très actives et répondent à ce genre de demandes. On les a d’ailleurs renforcées dans les académies où les demandes sont les plus importantes. [...]"
Voir aussi dans la Revue de presse les rubriques Atteintes à la laïcité à l’école publique dans Ecole, Voile, signes religieux à l’école dans Voile & vêtements ; dans les Documents "La laïcité à l’école : outils et ressources" (Ministère de l’Education nationale) (note du CLR).
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