Patrick Kessel, Président du Comité Laïcité République. 8 janvier 2016
« Au cours de cette année 2015, on a commencé à prendre conscience en France que la République est menacée sur deux flancs.
D’un côté, elle est victime des actes barbares de ceux que l’on ne peut appeler autrement que les « islamofascistes », qui représentent une minorité de fanatiques intolérants. Et de l’autre côté, on assiste aussi à une banalisation de l’extrême droite qui elle, se nourrit précisément de la peur de l’islamisme.
Enfin, des responsables politiques commencent à prendre la mesure de cette tenaille, comme le Premier ministre qui dénonce les dangers de cette spirale de violence.
Malheureusement, le débat est sous la pression de la confusion. Une partie de la droite se sert de la peur pour exercer une pression qui détourne de la laïcité, comme vouloir faire manger du porc aux enfants musulmans dans les cantines de certaines communes, alors que la laïcité doit s’appliquer aux services publics. Mais il existe une autre confusion : une partie des intellectuels de gauche qui tend à voir dans l’exercice de la laïcité une islamophobie. Cette cécité nous inquiète, car, une fois encore, cela offre un boulevard à l’extrême droite. Il suffit d’observer ce qui s’est passé aux dernières élections : attention, c’est la dernière station avant le terminus !
La France n’est pas seulement blanche, de droite, catholique, apostolique et romaine, elle est aussi plurielle, colorée, métissée et universaliste. La priorité des priorités, c’est la refondation de l’école ! C’est là qu’il faut envoyer les enfants qui arrivent de Syrie ou d’Irak pour qu’il y ait une véritable assimilation.
Enfin, pour faire exister totalement cette laïcité, il faut maintenant réfléchir de quelle façon on peut régler le problème dans les crèches, dans les universités, et aussi dans les entreprises.
Et si nous n’avons pas ce débat, alors, nous allons nous faire dévorer. »
Comité Laïcité République
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