Revue de presse

Orléans-Tours : le bac noté sur 24 (etudiant.lefigaro.fr , 18 juin 13)

25 juin 2013

"En raison des piètres résultats de leurs élèves au bac 2012, les professeurs de lettres de l’académie d’Orléans-Tours sont appelés à surnoter l’édition 2013… Quitte à trafiquer le barème en notant l’épreuve orale de français sur vingt-quatre points au lieu de vingt.

Des enseignants ne décolèrent pas à ce sujet, leur agacement se ravivant à l’approche de l’épreuve de français de première programmée mercredi. Dûment chapitrés dans leurs lycées par leurs inspecteurs pédagogiques régionaux entre octobre et novembre, ils se voient reprocher leurs notes de l’année précédente jugées « trop mauvaises » : « Vous allez devoir faire preuve de davantage d’indulgence pour le bac 2013 » et votre « attitude de notation est négative » leur lance-t-on.

Pour les inspecteurs, c’est un problème de correcteurs qui expliquerait - au moins en partie - les « piètres » résultats au bac de l’académie d’Orléans-Tours. En 2012, avec 83,3 % de réussite à l’examen, elle se classe 22e académie de France, juste avant Nancy-Metz, Amiens et Créteil, un point et demi en dessous de la moyenne nationale.

Lors d’une deuxième réunion, au rectorat cette fois, quelques enseignants « coordonnateurs » du bac se voient distribuer des tableaux démontrant que certains professeurs notent en dessous de la moyenne nationale, voire académique : « La différence peut être de deux points, cinq points. » Ces exemples sont pointés comme ceux qu’il ne faut pas suivre et qui pourraient faire l’objet d’une inspection s’ils persistaient dans leurs « notations négatives », affirme un participant qui, comme tous ceux contactés par Le Figaro ,a réclamé l’anonymat. « Nous franchissons une limite idéologique inacceptable : il ne nous est plus seulement demandé de faire preuve de bienveillance, mais de gonfler les notes de façon officielle afin de faire remonter les “scores” de l’académie », confirme le syndicat Sud d’Indre-et-Loire.

Distribuée aux correcteurs, une grille d’évaluation régionale que Le Figaro a pu consulter explique noir sur blanc concernant l’oral de français, que ce dernier doit être noté sur vingt-quatre points, découpés en « compétences » : il faut compter deux points pour la « lecture » et la « compréhension » du texte, quatre points pour la « capacité à mettre les éléments en relation et à réagir avec pertinence », quatre autres points pour « le niveau de langue orale » et les « qualités de conviction », etc.

Les examinateurs doivent remplir deux fiches de barème : l’une, officielle et nationale, sur 20, traduction de la deuxième, officieuse, émanant de l’inspection régionale, sur 24. « C’est éthiquement inacceptable. Les moins bons élèves y gagneront quand les meilleurs y perdront. Il y a rupture de l’égalité entre les candidats d’Orléans-Tours et avec ceux du reste de la France », s’agace un correcteur. Entre un élève noté dix-huit sur vingt et un autre noté vingt sur vingt, pourront se cacher jusqu’à six points de différence ! [...]"

Lire "Des profs de français invités à surnoter les élèves".


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