Comité Laïcité République - La laïcité n’est pas une opinion, c’est la liberté d’en avoir une

Des mères de famille voilées, assises en rang devant le tribunal administratif (TA). L’image n’est pas si courante. Hier, treize mamans de Méru (Oise), de confession musulmane, un peu intimidées, portant chacune le « hijab », demandaient au juge administratif des référés de dire le droit en leur faveur. En fait de mettre fin à l’interdiction qui leur est faite par le Rectorat de participer, voilées, à la sortie des classes aux côtés des enseignants. [...]

La note de service était subitement apparue au mois de décembre 2013. Le directeur académique des services de l’Éducation nationale (DASEN) pour l’Oise demandait brusquement aux responsables de cinq écoles primaires et maternelles de Méru de renvoyer les mères couvertes… En l’occurrence, ces femmes musulmanes portent le hijab. Un voile en vente dans les boutiques de prêt-à-porter, qui cache les cheveux mais pas le visage. Le directeur de l’Éducation nationale enfonce pourtant le clou : « Les parents intervenant ne peuvent arborer le port de signes ostentatoires (…) C’est à juste titre que la laïcité est respectée pendant les activités scolaires que sont les sorties scolaires » A priori, aucun autre établissement n’est concerné.

[...] Doivent-elles être considérées comme des agents occasionnels de l’Éducation nationale, ou comme de simples parents usagers de l’école ?

Cette dernière solution semble avoir les faveurs du Conseil d’État. Dans une décision rendue fin 2013, la haute juridiction admet toutefois que la neutralité religieuse peut-être exigée « pour le bon déroulement du service public ». Me Viegas demande au TA de mettre fin à « une interdiction générale », contraire, selon lui, à ce principe. Les représentants du rectorat expliquent cependant que certaines mères voilées ont pu participer à des sorties, comme au zoo d’Amiens. « I l n’y a donc pas d’interdiction générale ». Ils ne diront rien de plus. Le tribunal rendra son ordonnance ce vendredi. Sa décision sera forcément délicate à prendre."

Lire "Et revoilà le port du voile".