3 août 2014
"EDITORIAL Dans le combat légitime contre les débordements communautaires et les violences d’après-manifestation, il ne saurait y avoir deux poids deux mesures. Les cris de haine qu’on a entendus contre les Français juifs et les attaques contre des magasins ou des lieux de culte du judaïsme doivent être réprimés avec la plus grande rigueur. Aussi bien, les agissements illégaux des extrémistes pro-israéliens ne sauraient être tolérés.
Bien sûr, la décision d’interdire telle ou telle organisation est lourde de sens dans un régime de liberté ; elle doit être mûrement pesée et obéir à des critères bien précis. Il semble bien que la Ligue de défense juive, que le ministère de l’Intérieur songe à dissoudre, présente toutes les caractéristiques requises.
Cette soi-disant ligue de défense est surtout une ligue d’attaque. Même si elle est numériquement marginale, plusieurs de ses membres se sont illustrés ces dernières années par des agressions violentes contre ceux qui ne partagent pas ses idées sectaires. Son idéologie est jugée raciste et belliqueuse par la plupart des spécialistes.
Ses organisations cousines aux Etats-Unis et en Israël ont été interdites ou classées dans la catégorie terrorisme. Les autorités représentatives du judaïsme s’en démarquent avec vigueur et elle est condamnée avec netteté et courage par l’Union des étudiants juifs de France. Son interdiction, si elle est prononcée, satisfera les républicains.
Elle doit aussi faire réfléchir sur un fait essentiel : qu’il s’agisse de la LDJ ou des extrémistes propalestiniens, on voit bien où mène l’obsession identitaire qui anime trop souvent les partisans de l’un ou l’autre courant. A la violence à front de taureau."
Lire "Obsession identitaire".
Lire aussi "La Ligue de défense juive, une micromilice extrémiste" (Libération, 31 juil. 14) (note du CLR).
Comité Laïcité République
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