Comité Laïcité République - La laïcité n’est pas une opinion, c’est la liberté d’en avoir une

Les sondages se suivent et se ressemblent. L’hebdomadaire Marianne nous a livré la dernière mesure d’opinion, et, oh surprise, en trois mois, depuis le dernier sondage, nous n’avons pas réussi à inverser la tendance qu’ont les lycéens à privilégier le libre exercice de leur liberté individuelle sur quelque contrainte que ce soit, fût-elle incarnée par les lois de la République.

Et il y a fort à parier que le prochain sondage confirmera ce constat.

Faut-il, une fois informés, et bien informés de cette tendance, se lancer dans l’analyse répétitive de chiffres auxquels manquent quelques données qualitatives qui seraient le vrai ressort d’une réponse adaptée ?

Que savons-nous aujourd’hui ?

Qu’il existe une forte réticence des lycéens à l’encontre de la limitation de la liberté d’exprimer ses convictions religieuses ?

Qu’ils ne font aucune distinction entre la critique des religions et l’injure aux croyants ?

Que si Charlie s’était abstenu de publier les caricatures, le monde s’en serait mieux porté ?

Et qu’en dépit de nos protestations, de nos arguments, ils persistent dans leurs croyances ? Car, il s’agit bien de croyances qui, contrairement à la pensée, ne sont jamais accessibles à la dispute intellectuelle, à l’argumentation.

Face à ce constat, nous pouvons nous lamenter, porter, plein de culpabilité, un regard sur nos erreurs passées.

Rien n’y fera.

La réponse, et elle prendra du temps, se trouve dans la restauration de notre Ecole, dans la mobilisation de nos enseignants, auxquels il faudra donner les moyens d’endosser, à nouveau, les habits de hussards de la République.

En attendant, et plutôt que se perdre dans l’analyse interminable, et répétitive, de la représentation chiffrée d’une réalité qui nous est connue, investissons tous les lieux de débats, allons à la rencontre de nos contradicteurs pour faire valoir nos valeurs. Ce serait une erreur de croire qu’elles sont largement partagées. Hélas, rien n’est moins évident aujourd’hui que le règne de la raison et de l’Universalisme.

Gilbert Abergel