Revue de presse

Neuf ans après l’attentat à Charlie Hebdo, Riss : « À gauche c’est flou, et à droite c’est trop dur » (lepoint.fr , 7 jan. 24)

Riss, directeur de "Charlie Hebdo" 8 janvier 2024

[Les éléments de la Revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"Riss n’a rien pardonné de l’attentat qui, le 7 janvier 2015, a décimé le journal dont il est le patron. Le dessinateur se confie sur les combats qu’il reste à mener.

Propos recueillis par Aurélie Raya"

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Lire "« Charlie Hebdo », neuf ans après l’attentat : « Sans arrêt, je revis cette journée »".

"[...] J’ai eu quelques rencontres avec des jeunes dans les collèges et lycées, nombre d’entre eux me semblent entretenir un rapport naïf avec la religion. Ils ne se rendent pas compte, ils pensent que c’est anodin, sans enjeu. Ils ne se posent pas de questions sur la puissance de ce que l’on fait pour une croyance. Dans les sondages récents concernant la laïcité, beaucoup d’ailleurs avouent une vision négative de cette valeur.

Vous parlez principalement des élèves de confession musulmane ?

Pas uniquement. J’ai l’impression que les jeunes, de manière générale, sont très respectueux des croyances. Cela dépasse le périmètre de la religion musulmane. Beaucoup sont tétanisés par le mot respect. Alors que la jeunesse doit, selon moi, constituer la période de l’irrespect.

Vous sentez-vous seul dans ce combat pour défendre la laïcité ?

La gauche a perdu… sa colonne vertébrale. Sur ces questions, on a du mal à entendre des paroles claires. On ne les sent pas à l’aise, sans doute par électoralisme. Et malheureusement, c’est du côté de la droite que les discours apparaissent sans ambiguïté. À gauche c’est flou, et à droite c’est trop dur. C’est tout de même dramatique que Marine Le Pen ait été la plus claire sur les attentats perpétrés par le Hamas contre des juifs en Israël. [...]

Ah, l’identité ! N’est-ce pas l’extrême droite qui a injecté ce virus dans la vie politique française ? Et la gauche s’est fait piéger. Tout le monde est obsédé par l’identité. De mon temps, on se fichait de la religion de nos copains de classe, c’était de l’ordre de l’intime. L’école doit mettre de côté la vie privée pour créer une dynamique collective, du rassemblement. Mais aujourd’hui, les gens ne se définissent non plus par ce qu’ils font, mais par leur identité, leurs origines. Ce qui est très réac. La « diversité » fractionne et enferme les gens. [...]"


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