20 août 2016
"[...] Cette théorie du ghetto enfermant les immigrés dans leur condition d’ex-colonisés se heurte à la réalité des chiffres : avec son taux de prélèvement et son taux de redistribution sociale records, la France a peut-être des ghettos, mais chacun y bénéficie alors de l’école gratuite, des allocations familiales, de l’aide au logement et d’ habitations à loyers modérés, de l’aide à la rentrée scolaire, d’allocations chômage, de la formation continue, de la bibliothèque et de la piscine gratuite, de la médecine et des médicaments gratuits, du RSA, de maisons de la culture, d’infrastructures internet modernes et à bas coût… Bref, on est loin des conditions de vie du ghetto de Varsovie en 1944 et c’est faire injure à ceux qui ont vécu et sont morts dans un ghetto que de leur associer les conditions de vie dans la société libérale avancée.
Mais oublions cette ineptie et prenons pour postulat que la France continuerait à exercer une « pression coloniale » sur les ressortissants des pays faisant partie de son ex-empire. Et que cette pression serait la cause de la révolte de certains immigrés d’origine maghrébine. Les mêmes causes produisant les mêmes effets dans des circonstances comparables, on devrait voir d’autres colonisés entrer en révolte ou revendiquer leur indépendance culturelle…
Avez-vous vu une Vietnamienne en burkini à la plage ou en tenue traditionnelle dans une sortie scolaire ? Avez-vous vu un Vietnamien se faire sauter au Bataclan au cri de « Bouddha est grand » ? Avez-vous vu des Vietnamiens mitrailler des enfants juifs ? Avez-vous vu des Vietnamiens provoquer une rixe à l’hôpital parce qu’un homme examine leur femme ? Avez-vous vu un chauffeur de bus vietnamien refuser de prendre son service parce qu’une femme a touché son volant ? Avez-vous vu des Vietnamiens harceler des jeunes filles dans le métro parce qu’ils trouvent leurs jupes trop courtes ? [...]
La théorie culpabilisatrice du néo-colonialisme ne tient pas. Elle fait injure aux millions de Maghrébins qui comme les Vietnamiens se sont déjà intégrés en devenant eux aussi commerçants, médecins ou professeurs et vivent en toute laïcité. Elle veut les enfermer dans un statut de sous-citoyens oppressés par un colonialisme imaginaire qui justifierait que les moins intégrés ne s’intègrent jamais et ne trouvent leur issue que dans la révolte ou la sécession. Elle refuse de chercher les vraies causes qui font que 25% des candidats au djihad sont des convertis et qu’ils rejoignent d’autres fanatisés eux-mêmes souvent issus de familles maghrébines complètement intégrées et non-religieuses. Elle refuse de voir que c’est par la référence croissante à des textes religieux où sont répétés toutes les deux pages que la cohabitation avec les laïcs, les chrétiens et les juifs est impossible que se forge l’exclusion. Elle refuse sans doute de voir que si les Vietnamiens s’intègrent si bien, c’est que comme les Français ils sont à 80% sans religion ou complètement laïcisés."
Comité Laïcité République
Maison des associations, 54 rue Pigalle, 75009 Paris
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