Nassim Nicholas Taleb, statisticien, professeur à l’université de New York, auteur de "Le cygne noir : La puissance de l’imprévisible" (Les Belles Lettres). 30 décembre 2021
[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"Pour le chercheur et ancien trader libano-américain, les doctrines religieuses sont moins une cause des conflits qu’une justification formulée a posteriori."
"[...] Les comportements collectifs et historiques des catholiques ne sont pas nécessairement les produits des théologies du catholicisme, comme ceux des musulmans sunnites ne découlent pas de la théologie de l’islam sunnite – mais il se trouve que :
1. soit la religion génère un groupe distinct et polarisé, au sein duquel les gens commencent à s’imiter ;
2. soit des groupes s’accrochent à des détails théologiques (le plus souvent dénués de réelle substance) pour se séparer les uns des autres (par exemple : l’Europe du Nord de l’Europe du Sud via la Réforme, les Coptes égyptiens des Byzantins de langue grecque via le monophysisme), là où les analystes historiques prennent les choses à l’envers en attribuant de telles différenciations à des vétilles théologiques.
Ce que j’avance ici, c’est que le récit wébérien et son idée que les transformations religieuses (comme la Réforme) détermineraient l’attitude et la culture contreviennent à la logique historique. Et qu’essayer de changer les théologies et les doctrines n’a absolument aucun sens. Ce qu’il faut changer, si vous en êtes capable, ce sont les mentalités et les normes culturelles. [...]"
Lire "Nassim Nicholas Taleb : Pourquoi la violence religieuse n’a rien à voir avec la théologie".
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