Revue de presse

"Mort de Philippe Dechartre, gaulliste et de gauche" (liberation.fr , 8 av. 14)

9 avril 2014

"Résistant, trois fois ministre sous la droite, il a appelé à voter Mitterrand en 1981.

[...] Printemps 43. Gare de Lyon Part-Dieu. Sur le quai, la loco crache encore des jets de vapeurs. Depuis 42, Lyon n’est plus zone libre. Deux hommes ont rendez vous sur là sur le quai. Sans se connaître. Une scène que toute droite sortie du film de Melville L’armée des ombres. « Morland ? » interroge le jeune résistant. « Oui, c’est moi ! », répond le contact que Dechartre était chargé de réceptionner. Le franc-maçon Dechartre vient de faire connaissance avec l’élève des frères maristes du 120 rue de Vaugirard, François Mitterrand, pseudo « capitaine Morland » dans la résistance.

A 95 ans, ce dernier représentant des gaullistes de gauche, né en 1919 à Truong-Thy en Indochine, vient de s’éteindre.

Malgré cette rencontre à haut risque en pleine guerre, Philippe Dechartre ne fera jamais partie des intimes du futur président socialiste de la République. Mais, au nom des fidélités nées dans les heures sombres, François Mitterrand avait toujours gardé cet homme longiligne, à l’élégance toute britannique, dans un des cercles de fidèles, plus ou moins proches qu’il avait su se constituer. « Sans doute a-t-il pensé que je pouvais peut-être lui être utile », souriait-il dans sa barbe, un verre de grand cru bordelais en main, sans aucune illusion sur sa relative proximité avec le leader du Parti socialiste.

En 1968, il est élu député de Charente-Maritime sous l’étiquette UDR, le parti gaulliste, peu de temps après les « événements ». Son engagement humaniste et social lui vaudra de participer à trois gouvernements comme secrétaire d’Etat sous De Gaulle et Pompidou.

Par la suite, il sera un des piliers du Conseil économique et social où il siégea plus de seize années, en s’affirmant comme le rapporteur de plusieurs grandes lois sociales. Avec son allure à la « Major Thompson », Philippe Dechartre avait fini par gagner ses galons de doyen d’âge du CES.

En 1981, sur un papier à en-tête du RPR, il appelle à voter pour François Mitterrand contre Valery Giscard d’Estaing. [...]"

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