1er novembre 2018
[Les articles de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"Moins anodin qu’on ne pourrait le croire, le prénom en dit long sur l’époque et le lieu où nous sommes nés et sur ceux qui nous l’ont donné.
« Votre prénom est une insulte à la France. » Cette phrase aurait pu introduire un bon rap, elle ne fut que l’épilogue d’un moment désolant qui a opposé il y a quelques semaines, sur un plateau télé, le polémiste Eric Zemmour et la chroniqueuse Hapsatou Sy. Les réactions indignées se sont multipliées les jours suivants, qui ont rappelé la longue liste de célébrités françaises aux prénoms venus d’ailleurs – des prénoms acceptés par l’état civil en vertu d’un droit individuel conféré à tous. Magyd Cherfi, chanteur du groupe Zebda, a simplement constaté que « Zemmour, en kabyle, ça veut dire olive ».
Si l’agression faite à Hapsatou Sy semble si violente, c’est que le prénom n’a rien d’anodin. Il touche à l’intime, et raconte infiniment plus que ce qu’on pourrait croire. Sur nous-mêmes, sur ceux qui nous l’ont donné, sur l’époque et le lieu où nous sommes nés, sur la classe à laquelle nous appartenons – en un mot, sur notre histoire privée et publique. […]
Moustaki. "Né à Alexandrie d’une famille juive grecque mais de langue italienne, baptisé Giuseppe par ses parents, inscrit à l’état civil égyptien sous le nom de Youssef, appelé à l’école française Joseph, puis Jo, un diminutif qui a fait croire, lorsqu’il est arrivé en France, qu’il s’appelait Georges, ce qu’il a laissé faire par admiration pour Brassens.""
Comité Laïcité République
Maison des associations, 54 rue Pigalle, 75009 Paris
Voir les mentions légales