Comité Laïcité République - La laïcité n’est pas une opinion, c’est la liberté d’en avoir une

"Depuis plusieurs semaines, il nous était rapporté que, dans différentes villes de France, des lectures publiques de textes tirés de ta Lettre aux escrocs de l’islamophobie… étaient abandonnées les unes après les autres. Raisons invoquées : la prudence, la responsabilité. Il faut bien trouver des mots pour habiller d’un semblant d’honorabilité des défections qui sont en réalité des désertions. [...]

Ce sont les valeurs qui étaient les tiennes et celles de millions de citoyens qui sont lentement étranglées pour laisser la place au silence. [...] Ceux qui ont pris la décision de ne pas autoriser la lecture de tes textes contribuent à prolonger ce silence infligé par les deux tueurs. Sans même s’en apercevoir, ils en deviennent les complices. Les "escrocs de l’islamophobie" sont tellement des escrocs qu’ils ont besoin de faire taire les morts. [...]

En voulant te faire taire, les sacs à merde, comme tu aimais appeler ceux que tu avais dans le nez, ont ajouté un chapitre supplémentaire à ton ouvrage. [...] Dans leur imaginaire raciste, ces pseudo-antiracistes voient les Français de confession musulmane comme des bêtes sanguinaires prêtes à égorger à la moindre critique. [...]

Le 7 janvier était une purge où devaient disparaître les insoumis. Et comme dans toute purge, il fallait ensuite faire disparaître les écrits des victimes. Aucune trace ne doit subsister d’eux. Une bonne purge est toujours réalisée en équipe. Aux tueurs, le meurtre des opposants, aux idéologues, la destruction de leur parole. Le crime des frères Kouachi n’était pas une conclusion, mais le début d’une épuration qui a trouvé chez certains médias et de nombreux intellectuels les complices zélés pour nettoyer les traces du crime [...]

La leçon de cette triste affaire est que rien n’est jamais terminé. Il ne faut jamais cesser de se battre, de résister, de dire non. [...]"

Lire "Mon pauvre Charb".