29 septembre 2016
"Michèle Vianès, présidente de Regards de Femmes aux côtés de Djemila Benhabib lors du procès intenté par « Les Ecoles Musulmanes de Montréal »
Djemila Benhabib [1] avait exprimé, lors d’une émission de radio, son inquiétude concernant l’éducation dispensé aux fillettes dans l’établissement scolaire « Ecoles islamiques de Montréal ».
Pour tenter de museler la parole de Djemila Benhabib, infatigable militante féministe et laïque, l’établissement scolaire lui intente un procès pour des propos prétendument « diffamatoires et « anti islamiques ».
Djemila s’était interrogée sur deux points : le voilement des petites filles et le contenu des matières enseignées. Ce contenu et les messages véhiculés sont-ils conformes aux programmes officiels du Ministère de l’Education qui subventionne cette école ?
Nous partageons ces interrogations. De nombreuses études démontrent que le voilement des fillettes est une entrave à leur développement cognitif et social et un risque majeur pour leur santé psychique et physique. Est-ce que l’ouverture du champ des possibles pour ces fillettes est la même que pour les autres enfants scolarisés à Montréal ?
En outre, n’y a-t-il pas discrimination entre les fillettes et les garçons au sein de cet établissement scolaire puisque les garçons ne sont pas voilés ? N’y a t-il pas discrimination entre ces petites filles et les autres fillettes scolarisées à Montréal puisque les contenus des « programmes » ne sont pas les mêmes.
Regards de Femmes avait soutenu en 2005 les associations de femmes du Canada qui dénonçait les Tribunaux islamiques de justice civile (Sharia Courts) en organisant un rassemblement à Paris et en étant reçu à l’Ambassade du Canada. Le Premier Ministre de l’Ontario avait aboli l’arbitrage par des tribunaux religieux lors de conflits familiaux et rétabli l’égalité des droits entre les femmes migrantes et les Canadiennes
Nous attendons des tribunaux canadiens qu’ils rappellent aux parents et aux équipes éducatives le respect de la charte internationale des droits de l’enfant , en particulier l’intérêt supérieur des enfants et la non-discrimination entre les enfants vivant sur le sol canadien."
[1] Née en Ukraine d’une mère chypriote grecque et d’un père algérien, Djemila Benhabib a grandi à oran. Très tôt elle a pris conscience de la condition subalterne des femmes de son pays. Condamnée à mort par les islamistes, sa famille se réfugie en France en 1994. En 1997 Djemila Benhabib s’installe au Québec. Elle est l’auteure, chez H&O éditions de « Ma vie à Contre Coran » (2009), « Les soldats d’Allah à l’assaut de l’Occident » (2012), « L’automne des femmes arabes » (2013) et « Après Charlie laïques de tous les pays, mobilisez-vous » (2016). Elle a été lauréate en 2012 du prix international de la laïcité.
http://djemilabenhabib.com/je-soutiens-djemila
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