Natacha Polony, journaliste, essayiste, directrice de la rédaction de "Marianne". 20 octobre 2022
[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"[...] On voit déjà les rôles se distribuer. Ceux pour qui c’est un « simple » fait divers, ce qui signifie qu’il ne nous raconte rien d’autre que la triste fatalité. Comprenez : les déséquilibrés, les fous, il y en a toujours eu, c’est malheureux mais c’est comme ça. Auraient-ils dit la même chose si l’assassin avait été un homme ou si la fillette avait été « racisée », pour reprendre leurs catégories douteuses ? Et d’un autre côté, ceux qui se sont rués sur les premiers éléments de l’enquête comme des vautours sur une charogne. Pensez donc : une petite fille blonde, quatre Algériens interpellés, des déclarations supposées sur un trafic d’organe. Et tout cela qui coïncide avec l’anniversaire de la manifestation du 17 octobre 1961, commémorée par un tweet présidentiel. Quel beau scénario. « Macron choisit son camp. » [...]
Le profil de la jeune femme mise en cause n’a rien d’anodin. D’abord parce qu’elle était en situation irrégulière en France et faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Obligation non respectée, bien entendu. Comme chaque fois. Parce que la France se contente de demander poliment aux immigrés en situation irrégulière si par hasard ils daigneraient regagner leur pays. [...]"
Lire "Meurtre de Lola : "Ne pas laisser les irresponsables forger les récits qui les arrangent"".
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