28 octobre 2020
[Les articles de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"Accusé par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, d’être impliqué dans le meurtre de Samuel Paty, le CCIF veut déployer une partie de ses activités à l’étranger, notamment pour assurer sa sécurité.
Menacé de dissolution par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) a annoncé lundi dans un communiqué son intention d’« internationaliser » ses activités, afin de se protéger contre « toute tentative d’intimidation ou de déstabilisation ». Au lendemain de l’assassinat de Samuel Paty, Gérald Darmanin avait annoncé son intention de dissoudre ce collectif d’aide et de défense des musulmans après l’avoir accusé d’être « manifestement impliqué » dans le meurtre du professeur d’histoire des Yvelines. Le CCIF dénonce depuis un amalgame et affirme que, s’il a bien été saisi par le père de famille accusé d’avoir orchestré la campagne contre Samuel Paty sur Internet, il n’a entamé « aucune action », faute d’avoir eu le temps de vérifier si cette affaire relevait de son champ de compétence.
« Nous vivons cette annonce de dissolution comme un véritable déni politique et institutionnel du racisme antimusulman », écrit le collectif dans ce communiqué. « Elle adresse un message terrible aux citoyens de confession musulmane : "vous n’avez pas le droit de défendre vos droits. Et l’association qui fait valoir les lois de notre démocratie pour vous assister dans le respect de vos libertés est désormais une cible" ». En réaction, le CCIF a donc « activé un plan d’ampleur permettant de déployer une large partie de (ses) activités à l’étranger ».
Menaces anonymes
Interrogé par Libération sur cette volonté d’« internationalisation », le directeur du CCIF, Jawad Bachare, indique qu’« il faut voir cette annonce comme une évolution, étant donné qu’on ne peut pas mener notre travail sur les droits civiques. On va peut-être aller à Londres, en Suisse ou à Bruxelles pour réclamer une protection et poursuivre notre action en France ». Bachare affirme que cette décision tient aussi d’une volonté de sécurité, le CCIF se disant menacé depuis les déclarations de Gérald Darmanin : « On reçoit des menaces anonymes, des courriers, c’est impressionnant. On est en train de regrouper tout ce qu’on a reçu, et on signale déjà aux autorités qu’il y a des menaces qui pèsent sur notre activité. J’ai un réseau de 200 bénévoles qui travaillent en partenariat avec de nombreuses associations locales. Aujourd’hui, ça devient clairement des cibles. Il faut que l’Etat nous protège, mais au lieu de cela le ministre de l’Intérieur nous jette dans une vindicte. »
La semaine dernière, le ministère de l’Intérieur avait indiqué que la procédure de dissolution du CCIF requiert un décret en Conseil des ministres. Celui-ci s’appuiera sur un « fondement double », incluant « ce qui touche à l’apologie du terrorisme et aux haines identitaires et religieuses » et « ce qui touche à l’ordre public »."
Lire "Menacé de dissolution, le Collectif contre l’islamophobie en France veut « s’internationaliser »".
Voir aussi dans la Revue de presse la rubrique Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) (note du CLR).
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