20 janvier 2015
Le 13 janvier devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre prononcé un discours applaudi sur tous les bancs lors dans la séance spéciale d’hommage aux victimes des attentats des 7, 8 et 9 janvier.
En rendant un hommage aux victimes des actes barbares, applaudi par les députés de tous les groupes, le Premier ministre a souligné que « ces 17 vies étaient autant de visages de la France et autant de symboles : de la liberté d’expression, de la vitalité de notre démocratie, de l’ordre républicain, de nos institutions, de la tolérance, de la laïcité ».
Manuel Valls a insisté parallèlement sur ce qui doit désormais guider les responsables publics : « Le peuple français a une fois encore été à la hauteur de son histoire. Mais c’est aussi pour nous tous sur ces bancs un message de très grande responsabilité. Etre à la hauteur de la situation est une exigence immense ».
Contrairement à ceux qui estiment plus opportun d’esquiver la réalité, le Premier ministre a préconisé de « toujours dire les choses clairement : oui, la France est en guerre contre le terrorisme, le djihadisme et l’islamisme radical. La France n’est pas en guerre contre une religion. La France n’est pas en guerre contre l’islam et les musulmans. La France protégera, comme elle l’a toujours fait, tous ses concitoyens, ceux qui croient comme ceux qui ne croient pas ».
Le Premier ministre est aussi revenu sur la résurgence de l’antisémitisme, que l’affaire Merah ou celle du Musée juif de Bruxelles, entre autres, ont dramatiquement mis en lumière ces temps derniers : « Il y a ce nouvel antisémitisme qui est né dans nos quartiers, sur fond d’internet, de paraboles, de misère, sur fond de détestation de l’Etat d’Israël et qui prône la haine du juif et de tous les juifs. Il fut le dire, il faut poser les mots pour combattre cet antisémitisme inacceptable ».
Face à cela, face aussi à la remise en cause croissante de l’égalité entre hommes et femmes, Manuel Valls a estimé que la « République doit faire preuve de plus grande fermeté, de la plus grande intransigeance, face à ceux qui tentent, au nom de l’islam, d’imposer une chape de plomb sur les quartiers, de faire régner leur ordre sur fond de trafics et sur fond de radicalisme religieux, un ordre dans lequel l’homme domine la femme, où la foi l’emporterait sur la raison ». Le Premier ministre a rappelé le diagnostic qu’il avait posé l’automne dernier quant aux « insuffisances et aux échecs de trente ans de politique d’intégration. Mais en effet, quand de vrais ghettos urbains se forment, où l’on n’est plus qu’entre soi, où l’on ne prône que le repli, que la mise en congé de la société, où l’Etat n’est plus présent, comment aller vers la République, saisir cette main fraternelle qu’elle tend ? ».
Quant à la réponse à apporter, « elle doit être forte : la République et ses valeurs. Les valeurs, ce sont en premier lieu la laïcité qui est gage d’unité et de tolérance. La laïcité, elle s’apprend bien sur à l’école, qui en est un des bastions. C’est la, peu importe les croyances, les origines, que tous les enfants de la République ont accès à l’éducation, au savoir, à la connaissance. Avec la ministre de l’Education nationale, Najat Valaud-Belkacem, devant les recteurs de France, j’ai adressée un message de mobilisation totale. Un message d’exigence. Un message qui doit se répercuter à tous les niveaux de l’Education nationale, autour du seul enjeu qui importe : la laïcité ! la laïcité ! la laïcité !, parce que c’est le cœur de la République et donc de l’école. La république n’est pas possible sans l’école et l’école n’est pas possible sans la République. Et on a laissé passer trop de choses dans l’école. La laïcité oui, la possibilité de croire, de ne pas croire. L’éducation à des valeurs fondamentales doit plus que ne jamais être le combat de la France face à l’attaque que nous avons connue. Et abordons fièrement ce principe puisqu’on nous attaque à cause de la laïcité, à cause des lois que nous avons votées ici en interdisant les signes religieux à l’école et en prohibant le voile intégral. Revendiquons-les parce que c’est ça qui doit nous aider à être encore davantage plus forts ».
En évoquant la cérémonie du matin même en hommage aux policiers tués à la préfecture de police de Paris, le Premier ministre a rappelé qu’il y avait « trois couleurs. Trois couleurs de ces trois policiers. Elle représentait, ils représentaient la diversité des parcours et des origines. Trois couleurs différentes. Trois parcours mais trois Français. Trois serviteurs de l’Etat. Et devant les cercueils, aux cotés de leurs familles, il n’y avait que trois couleurs, celle du drapeau national. C’est, au fond cela, le plus beau message. Je vous avais dit ici au mois d’avril ma fierté, comme chacun d’entre vous d’être Français. Il y a quelque chose qui nous a tous renforcé, après ces événements, et après les marches de cette fin de semaine. Je crois que, nous le sentons tous, c’est plus que jamais la fierté d’être Français. Ne l’oublions jamais ! ».
Philippe Foussier
Lire aussi Manuel Valls : "Rester fidèle à l’esprit du 11 janvier 2015" (13 jan. 15) (note du CLR).
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