Michèle Tribalat, démographe. 28 mai 2019
[Les articles de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"[...] Christopher Caldwell n’évoque pas tant le remplacement démographique inéluctable que suggère l’idée de grand remplacement que la dissymétrie des forces culturelles en présence. Il conclut son livre par ceci : « En de telles circonstances “majorité ” et “minorité” ont peu de sens. Quand une culture peu sûre d’elle, malléable et relativiste rencontre une culture ancrée, confiante et renforcée par des doctrines communes, c’est généralement la première qui change pour s’adapter à la seconde ». Pas besoin de bascule démographique pour que les cultures et les mœurs se transforment irrémédiablement. C’est un peu ce qu’exprime l’idée de grand remplacement dans son sens figuré. Un exemple. Nous avons déjà perdu notre liberté d’expression dès qu’il s’agit d’islam. De deux manières : 1) par l’autocensure générée par la peur due aux menaces de mort, mises à exécution en 2015 à Charlie Hebdo, et la judiciarisation croissante des controverses ; 2) en cherchant à nous accommoder avec des courants de l’islam militant qui refusent de recourir à la violence, qu’il faut ménager, ceux qu’on appelle maintenant les « islamistes modérés » (mais qui recourent sans modération aux tribunaux pour faire taire toute critique) ; ce qui oblige à toutes sortes de contorsions, à fermer les yeux sur ce qui dérange. Si la caricature peut coûter la vie sur un sujet seulement, alors cet art très français est définitivement mort. Son pouvoir de transgression s’éteint car il ne peut alors s’exercer que sur les cibles qui y consentent et refusent l’usage de la violence. [...]
Lire aussi "A la fin, c’est la minorité intolérante qui gagne toujours !" (N. N. Taleb, Marianne, 7 oct. 16) (note du CLR).
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