Marguerite Stern, militante féministe. 10 octobre 2022
[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"[...] En cachant les femmes, leurs cheveux, leurs chevilles, leurs poignets, et parfois jusqu’à leurs visages, le port du voile les désigne comme les mauvais objets de la société. Des objets à part. Des objets sexuels qui représenteraient une trop grande tentation pour ces messieurs incapables de maitriser leurs pulsions. En un sens, il est aussi une insulte à l’intelligence des hommes. [...]
Combattre les hommes qui promeuvent des idéologies sexistes est le lot des femmes depuis des millénaires. Devoir affronter des femmes qui protestent contre leurs droits n’est pas nouveau non plus : les suffragettes y ont été confrontées. La nouveauté des dernières décennies tient au fait qu’en s’auto-proclamant féministes, certaines détruisent notre lutte de l’intérieur, et deviennent des faire-valoir bien utiles au patriarcat. [...]
Celles qui défendent activement le port du voile comme outil d’émancipation pour les femmes portent gravement atteinte à la liberté des autres - désignées, de fait, comme impures et immorales. Qu’elles se voilent si elles le veulent, mais qu’elles arrêtent de présenter leur choix comme une libération. Ça suffit d’instrumentaliser le féminisme pour lui faire dire son contraire. Ça suffit d’instrumentaliser la révolte des Iraniennes pour faire son beurre médiatique tout en affirmant que le voilement peut être un "embellissement", comme l’a déclaré madame Rousseau. Le féminisme n’est ni un porte-voix pour les revendications identitaires, ni un outil pour polémiquer et créer des épiphénomènes autour de sa propre personne. C’est une lutte pour le bien commun. [...]"
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