Marguerite Stern, militante féministe, et Dora Moutot, auteure et créatrice du compte Instagram @tasjoui 24 août 2022
[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"[...] Seules les femmes, c’est-à-dire les femelles adultes humaines peuvent être enceintes. Un homme, c’est-à-dire un mâle ne pourra jamais l’être. Affirmer le contraire est scientifiquement parlant un mensonge. Nous pensons évidemment que toutes les femmes doivent pouvoir avoir accès au planning familial, ce qui inclut les femmes transidentifiées. Mais encore une fois, les hommes (les mâles) ne peuvent pas être enceints, et cela malgré le fait que certaines personnes aient pu administrativement obtenir des papiers d’identité disant qu’elles sont désormais hommes lorsque leur sexuation est toujours femelle. Nous nous retrouvons donc face à une impasse où la réalité administrative et la réalité biologique et scientifique ne coïncident plus et cette affiche du Planning familial en est le parfait reflet. [...]
Affirmer que les femmes ne sont pas nécessairement des femelles et vice versa relève de la croyance, pas de la biologie. Les croyances n’ont pas leur place dans les établissements chargés de missions de service publiques déléguées. C’est le principe de la loi de 1905. Vous conviendrez qu’une idéologie qui relève de la croyance n’a pas à s’immiscer dans la politique du Planning familial, association financée en grande partie par des fonds publics. [...]
Nous pensons que le mot femme doit continuer à représenter notre sexuation, c’est-à-dire le sexe femelle. Par esprit scientifique d’abord. Et aussi par respect pour toutes celles que l’on excise, que l’on viole, que l’on vend et que l’on prostitue sans leur demander leurs pronoms avant. Nous sommes toutes des femmes très différentes. Mais nous avons un point commun : notre sexe longtemps désigné comme faible, le sexe féminin. Nous refusons que le mot qui nous relie soit effacé au profit d’étiquettes qui nous divisent. Nous regrettons qu’une institution historique comme le Planning Familial fasse fi de l’universalisme sur lequel elle s’est construite. [...]
Nous regrettons que leurs efforts de communication soient mis au service d’une idéologie qui affirme que l’on peut naître dans le mauvais corps, plutôt qu’à réaffirmer qu’avorter est un droit fondamental pour les femmes. Aujourd’hui beaucoup s’inquiètent de ce que devient cette institution historique, et cela dépasse largement le cercle des féministes. [...]"
Lire "Mme Élisabeth Borne, féministes, nous nous inquiétons de ce que devient le Planning familial".
Voir aussi dans la Revue de presse "Lexique trans : le Planning familial joue à chat-bite" (Charlie Hebdo, 22 déc. 21) dans le dossier Planning familial, la rubrique Transgenres, dans Femmes-hommes (note du CLR).
Illustration : Affiche de publicité du Planning familial, créée par @Laurier_the_Fox
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