Revue de presse

L. Guirous : "Pourquoi il faut interdire le voile à l’université" (marieclaire.fr , 14 av. 15)

Lydia Guirous, secrétaire nationale de l’UMP chargée des valeurs de la République. 15 avril 2015

"[...] A Lille, des étudiantes d’origine maghrébine se font harceler à la sortie de la fac parce qu’elles ne sont pas voilées. Dans certains amphis, on voit des étudiantes en jilbeb, ce vêtement qui laisse apparaître une partie seulement du visage. Un prof de Paris XIII a été renvoyé pour son refus de faire cours devant une étudiante voilée. Ce qui est également préoccupant, c’est que, dans certaines facs, les foulards se multiplient sur fond de prosélytisme. Ainsi, à l’IUT de Saint-Denis, le directeur, Samuel Mayol, a été menacé puis agressé physiquement pour avoir interrompu les activités d’une association musulmane qui avait annexé un local de la fac pour y entreposer des tapis de prière. De manière récurrente, il y a des problèmes liés au port du voile à l’université qui mettent les enseignants en difficulté, d’autant qu’ils ne sont pas soutenus par leur hiérarchie. Or l’université n’est ni un lieu du religieux, ni un lieu de prosélytisme, donc la neutralité doit s’y appliquer.

Ceux qui sont contre l’interdiction du foulard à l’université disent que ces étudiantes voilées sont majeures, contrairement aux lycéennes…

Cet argument ne tient pas. Il y a aussi des majeures au lycée. Et le foulard est interdit aux étudiantes en BTS et dans les prépas aux grandes écoles hébergées dans les lycées. Donc la loi de 2004, qui interdit les signes ostentatoires religieux dans l’enseignement secondaire, doit aujourd’hui s’étendre à l’enseignement supérieur, pour garantir la neutralité religieuse et permettre un enseignement sans pression, sans intrusion du fait religieux. [...]

Comment interprétez-vous le foulard à l’université ?

Au-delà du signe religieux, c’est devenu un signe de revendication politique qui signifie : "Je suis musulman avant d’être Français et, au nom de cela, vous devez m’octroyer des dérogations, adapter vos valeurs, vos modes de vie à mes exigences." Pour moi, ce n’est pas une minorité qui doit faire la loi ou changer la France. La République c’est un pacte de confiance. Elle offre l’éducation, la santé, la sécurité à ses enfants, mais réciproquement, il faut aussi faire un pas vers elle. Aujourd’hui, il y a une cassure, un refus. C’est pour cela que nous devons être fermes, cohérents. Nous devons arrêter de nous poser mille questions et de trouver des propositions alambiquées pour satisfaire tout le monde et être réélu. Quand on est responsable politique, ce qui doit primer, c’est l’intérêt général. Il faut rappeler que la loi de 1905 sur la laïcité, la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat, s’est faite "dans les larmes et dans le sang". Maintenant, il va falloir être aussi ferme et renforcer le dispositif législatif."

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