12 mars 2009
Walter Benn Michaels, La Diversité contre l’égalité, éd Raisons d’agir, 2009, 160 p., 7e.
“Du fait de leur couleur ou origine, de leur orientation sexuelle, de leur appartenance religieuse, des pans entiers de la population se voient plus ou moins tenus à l’écart de la citoyenneté ordinaire, victimes de discriminations. Dans nombre de pays, des traits culturels et un sentiment d’appartenance, des liens de solidarité unissant les membres d’un groupe à l’histoire commune existent bel et bien. On ne saurait donc analyser toute société à l’aune des seuls rapports de classes. Pour ne prendre qu’un exemple, on rappellera l’expérience amère des sandinistes, au Nicaragua, au début des années 1980 : animés d’idées généreuses, mais par trop jacobines et centralisatrices, ils ont ignoré la culture spécifique des Indiens Miskitos, entrant dans un conflit aux funestes conséquences — une guerre ! — avec eux. D’un autre côté, l’« Obamania » qui a déferlé sur la France a remis à l’ordre du jour le débat sur l’« invisibilité » des « minorités visibles » et la longue marche des « Obama français ». Après les nominations de Mmes Rachida Dati, Rama Yade et Fadela Amara au gouvernement, le président Nicolas Sarkozy a annoncé, le 17 décembre, l’arrivée de M. Yazid Sabeg au poste nouvellement créé de commissaire à la diversité et à l’égalité des chances. La différence se voit ainsi reconnue et valorisée. Voire amplifiée ! Au risque de renforcer une assignation à résidence communautaire ou religieuse quand, affirme ci-dessous Walter Benn Michaels, le problème principal est la recherche de l’égalité économique.”
Comité Laïcité République
Maison des associations, 54 rue Pigalle, 75009 Paris
Voir les mentions légales