31 mars 2021
[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"« Les signataires s’engagent à ne pas criminaliser un renoncement à l’islam, ni à le qualifier d’apostasie, encore moins de stigmatiser ou d’appeler, de manière directe ou indirecte, d’attenter à l’intégrité physique ou morale de celles ou de ceux qui renoncent à une religion. » Parmi les grands principes du projet de charte rédigé par le Conseil français du culte musulman, c’est en particulier l’acceptation de l’apostasie qui a soulevé l’hostilité de plusieurs associations représentatives des musulmans en France. Ainsi quatre d’entre elles, sur les neuf qui composent le CFCM, ont refusé de signer la charte en estimant notamment que « certains passages et formulations du texte soumis sont de nature à fragiliser les liens de confiance entre les musulmans de France et la Nation ». [...]
En clair, d’après ces associations, si des pays musulmans peuvent appliquer en d’autres endroits du monde une législation fondée sur la charia et donc punir clairement l’apostasie dans leur Code pénal (de peines allant de la prison à l’exécution pure et simple, comme encore dans au moins dix pays, l’Afghanistan, Arabie Saoudite, Brunei, Émirats arabes unis, Iran, Malaisie, Maldives, Mauritanie, Qatar, Yémen), en revanche les musulmans des autres pays dont la France sont libres de croire ou de ne pas croire, comme bon leur semble. Et la simple mention de ce point dans la charte est donc considérée comme insultante, au point de provoquer la colère de plusieurs représentants de la foi musulmane.
Pourtant, dans les faits, l’apostasie reste très peu acceptée dans les communautés musulmanes en France, souligne un rapport du Centre européen pour le droit et la justice dirigé par Grégor Puppinck. L’organisation a collecté de nombreux témoignages d’anciens musulmans, pour la plupart convertis au christianisme, et pour qui l’abandon de la foi musulmane a été un véritable calvaire. « Une écrasante majorité de personnes quittant l’islam pour rejoindre le christianisme subit une persécution familiale et communautaire dont l’intensité varie grandement, du mépris à la violence » décrit le rapport, évoquant d’abord et surtout une persécution intra-familiale, des phénomènes de bannissement social, d’exclusion pure et simple de la communauté entraînant parfois la mise à la rue et la perte d’un emploi dans les quartiers où le communautarisme est exacerbé. [...]"
Lire "Dans les familles musulmanes, le grand tabou de l’apostasie".
Voir aussi dans la Revue de presse la sous-rubrique Loi "Principes de la République" : "Conseil des imams" et "Charte des valeurs" dans la rubrique Loi "Principes de la République" (2020-21), la rubrique Organiser l’"islam de France" (note du CLR).
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