14 mars 2019
[Les articles de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
Olivier Grenouilleau, Nos petites patries, Gallimard, fév. 2019, 288 p., 22 e.
"[...] Épris de rigueur et fuyant les polémiques, Grenouilleau fait un sort au dualisme paresseux de ceux qui ont divisé une fois pour toutes la France en deux sensibilités antagonistes : les « jacobins », épris de centralisme autoritaire, et les « Girondins », d’autonomie. N’en déplaise à Michel Onfray, l’histoire n’obéit pas à des schémas aussi binaires. Grenouilleau montre que le mépris à l’endroit de la province « attardée » ou « ringarde » a précédé la Révolution, qui, rappelle-t-il, a commencé en province. Ce snobisme social était déjà, depuis longtemps, le fait de la Cour à Versailles. Quant au centralisme, il n’est évidemment pas une création du jacobinisme mais de la monarchie, notamment depuis Louis XIV. [...]
Des jacobins aussi convaincus que Clemenceau n’étaient pas opposés de façon dogmatique à l’idée fédéraliste. Ce qu’ils craignaient, c’était le pouvoir de l’Église sur les provinces, le fameux « pouvoir clérical ». De son côté, l’Église catholique sera sensible à la thématique du déracinement et se méfiera d’une modernité éradicatrice. Avait-elle tort, quand on lit ce qu’écrivait Engels, le fameux compère de Marx, en 1840 : « Écossais, Basques, Bretons, ces débris d’une nation écrasée sans pitié par la marche de l’histoire, ces déchets des peuples restent jusqu’à leur complète extermination ou dénationalisation, les suppôts fanatiques de la contre-révolution. » [...]"
Lire aussi "Paris et les régions : pourquoi tant de haine ?" (Le Point, 14 fév. 19) (note du CLR).
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