Comité Laïcité République - La laïcité n’est pas une opinion, c’est la liberté d’en avoir une

Stéphane est flic à Cherbourg, il a demandé sa mutation pour se rapprocher de Paris ou réside son fils et se retrouve à Montfermeil affecté dans une brigade anticriminalité (la BAC).

Dans son équipe ils sont trois. Le chef d’équipe, Chris, est du genre cow boy et ne se soucie pas trop de la légalité des actions qu’il entreprend. Le second est un black, Gwada, sensiblement plus modéré et placide, c’est le chauffeur. Tous deux sont des « bacqueux » expérimentés.

Après quelques blagues lourdingues en guise d’accueil, Pascal découvre une atmosphère fort éloignée de celle qu’il a connue en province. Les quartiers se composent de divers groupes qui tentent de cohabiter mais ne parviennent pas toujours à maîtriser les tensions et chaque chef de clan s’efforce d’éviter les conflits, toujours mauvais pour le commerce de certains.

Tous ces chefs ont des activités parallèles. Pour certains, la drogue, pour d’autres, c’est le communautarisme toujours avec une façade de respectabilité. Et puis il y a les petits, les jeunes de 14-15 ans qui multiplient les bêtises sans avoir la moindre conscience des conséquences de leurs actes. Inévitablement arrive le jour ou une interpellation tourne mal et se traduit par une bavure. Elle aurait pu rester discrète si un drone n’avait pas filmé la scène. L’enchainement est fatal et conduira vers un dénouement dramatique.

Difficile d’en dire plus sans dévoiler le mécanisme dramatique très bien rodé qui tient le spectateur en haleine du début à la fin.

Mais d’autres remarques sont possibles notamment sur l’esprit du réalisateur Ladj Ly, dont le message est clair et nettement exposé lors des multiples entretiens accordés par la presse. Il est clairement favorable au communautarisme et s’en prend violemment à ceux qui lui sont opposés. L’ordre républicain et sa police ne sont plus adaptés à la société actuelle et constituent la vraie menace pour la France. Il est normal que des communautés d’origine géographique ou religieuse semblables s’organisent dans un territoire conquis selon leurs propres lois, et la République ne doit pas y avoir sa place. Par exemple ne cherchez pas de femmes dans ce film, vous ne trouverez que de très courtes apparitions de mères défendant leurs enfants.

C’est à chacun qu’il conviendra d’apprécier mais les excès du scénario méritent d’être vus car ils donnent une image réelle des territoires que nous avons abandonné.

Gérard Durand