12 mai 2012
"L’Institut Civitas [...] appelle à manifester, dimanche 13 mai, contre "la France rouge et laïciste" de François Hollande. Ce mouvement proche des catholiques intégristes et de l’extrême droite [...] s’est fait connaître par ses actions contre des pièces de théâtre jugées "blasphématoires". [...]
La "vision intrinsèquement antichrétienne, antifamiliale et antinationale" prêtée au président élu par Civitas pointe au moins deux des propositions socialistes jugées inacceptables par nombre de fidèles : le mariage entre personnes du même sexe et l’assouplissement de la loi Leonetti sur la fin de vie.
Dans l’entre-deux-tours, certains évêques ne se sont pas privés de dénoncer ces aspects du programme. [...] Dans La Croix du 8 mai, Mgr Bernard Podvin, porte-parole de la Conférence des évêques de France, estimait que de telles décisions "cliveraient le pays". Et prévenait : "L’Eglise doit conserver la liberté de dire ce qu’elle rejette même si cela doit l’amener à s’opposer à la nouvelle majorité."
Sans entrer en guerre ouverte, et "afin d’éviter tout procès d’intention", d’autres responsables de la hiérarchie catholique se sont pour l’instant plutôt efforcés de "faire passer des messages" à l’entourage de M. Hollande. Sans l’assurance d’avoir été entendus. Certains reconnaissent que l’Eglise est "sur le fil du rasoir" et craignent que, sur ces sujets, "Civitas touche au delà de ses cercles habituels" ou provoque un durcissement des positions, notamment chez les plus jeunes.
Beaucoup espèrent que "les promesses de campagne" ne se transforment pas en textes de loi. Les jeunes prêtres versaillais du Padreblog, populaire dans la "cathosphère", insistent : "Nous espérons et souhaitons que, devenu président de tous les Français, François Hollande prenne du recul, de la hauteur, et fasse en sorte que ces promesses électorales en restent au stade de promesses de campagne." "Sinon, nous serons au rendez-vous", assure le Père Pierre-Hervé Grosjean. [...]
De son côté, La Croix du 8 mai précisait dans son éditorial : "Sur les questions de société, les ambitions affichées (euthanasie, laïcité,...) [de François Hollande] ne font pas l’unanimité", doutant même de "l’opportunité d’ouvrir tous ces chantiers". Même tonalité dans l’éditorial de La Vie, le 10 mai : "Je doute que ces lois dites d’égalité et de liberté soient celles qu’attendent en priorité les fragiles, les précaires, les très pauvres."
Evêques, prêtres et laïcs pourraient faire valoir que ces sujets débordent du cadre confessionnel, afin de susciter des "débats de fond"."
Comité Laïcité République
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