Revue de presse

"Le terrorisme, c’est la paix" (Riss, Charlie Hebdo, 31 oct. 23)

(Riss, Charlie Hebdo, 31 oct. 23). Riss, directeur de "Charlie Hebdo". 2 novembre 2023

[Les éléments de la Revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

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Lire "Le terrorisme, c’est la paix".

"Mercredi 25, au micro de l’AFP, Mathilde Panot, présidente du groupe La France insoumise à l’Assemblée nationale, déclarait : « Je ne regretterai jamais d’avoir été du camp de la paix. » Après la pluie de critiques qui leur est tombée dessus pour n’avoir pas qualifié de « terroriste » le Hamas, les cadres de LFI sont repartis à l’offensive avec un nouvel élément de langage : la paix.

S’il y a un mot souvent mis sur le trottoir pour le faire tapiner comme une vieille pute au bout du rouleau, c’est bien celui de « paix ». Le XXe siècle est rempli du mot « paix », utilisé à tout bout de champ par des dictateurs, des fascistes et autres Petits Pères des peuples. [...]

La France insoumise décalque sur la France de 2023 des schémas qui datent des années 1950 ou 1960, jusqu’à la nausée. Ainsi, lors des événements récents en Israël et à Gaza. Lorsque Panot déclare, dans cette même interview, que « nous sommes dans le cas d’une guerre coloniale », il faut comprendre à quoi elle fait référence. Les massacres des Juifs par le Hamas, le 7 octobre, ont probablement la même place, dans la tête des cadres de LFI, que ceux perpétrés par le FLN à Philippeville le 20 août 1955, dans le Constantinois, en Algérie. Corps démembrés, adultes décapités, enfants éventrés, femmes éviscérées, la description des exactions commises ce jour-là, comme à El-Halia, est identique aux mutilations et tortures que le Hamas a fait subir aux populations juives des kibboutz voisins de Gaza. Ces boucheries déclenchèrent une répression féroce de l’armée française qui tua, selon l’historien Benjamin Stora, près de 10 000 musulmans. « Grâce » à ces massacres de civils et à la réaction française qui s’ensuivit, la machine infernale de la guerre et de la violence était enclenchée, sans retour possible. Cette fois, chacun allait devoir choisir son camp, sans aucun espoir de dialogue. C’était le but. Exactement la même stratégie que celle du Hamas en Israël.

Voilà pourquoi La France insoumise refuse de qualifier cette organisation de « terroriste », parce que, pour elle, la cause du Hamas et celle du FLN sont identiques : lutter contre l’occupant colonialiste, « français » hier, « juif » aujourd’hui. Et à cette fin, tous les moyens sont bons, y compris les mutilations et exécutions sommaires de civils. Flatter l’électorat musulman dans les quartiers populaires de France, justifier les tueries du Hamas commises contre des Juifs, ennemis de l’islam, tout cela est très cohérent. Une stratégie d’un cynisme abject, ancrée dans une vision poussiéreuse du monde qui date des années 1950, finalement pas si éloignée de celle, tout aussi passéiste, de la droite nationaliste incarnée par des personnalités comme Zemmour. [...]"


Voir aussi dans la Revue de presse le dossier Guerre Hamas-Israël (2023-24) dans Palestine dans Israël, les dossiers Mathilde Panot, LFI et islamisme, dans La France insoumise (LFI) dans la rubrique Gauche (note de la rédaction CLR).


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