19 juin 2015
"Après le double attentat-suicide qui a fait 33 morts lundi, le Tchad a interdit le port de la burqa, parfois utilisée par les kamikazes pour dissimuler des explosifs.
Les femmes tchadiennes ne pourront plus porter la burqa. Le Tchad a interdit le port du voile intégral cachant le visage pour des raisons de sécurité, après le double attentat-suicide qui a fait 33 morts lundi à N’Djamena, a annoncé mercredi le Premier ministre Kalzeube Pahimi Deubet.
« Le port de la burqa doit cesser immédiatement à compter de ce jour, non seulement dans les lieux publics et les écoles mais sur toute l’étendue du territoire », a annoncé le chef du gouvernement tchadien lors d’une adresse aux leaders des différentes communautés religieuses à la veille du début du ramadan.
« Le port de la burqa, ou tout autre système de port de turban où on ne voit que les yeux, ce camouflage est désormais interdit », a ajouté le Premier ministre, demandant aux chefs religieux de relayer le message dans leurs « prêches », « lieux de cultes » et « mosquées ».
Deux attaques simultanées contre le commissariat central et l’école de police de N’Djamena ont fait au moins 33 morts et une centaine de blessés lundi, une première dans la capitale de ce pays majoritairement musulman. Trois jours de deuil national ont été décrétés.
Ces attaques n’ont pas été revendiquées mais le Tchad les a attribuées au groupe islamiste nigérian Boko Haram. L’armée tchadienne est engagée en première ligne dans une opération militaire régionale depuis le début de l’année contre l’insurrection de Boko Haram, qui s’est étendue au-delà du nord-est du Nigeria vers les pays limitrophes.
Boko Haram a perpétré de nombreux attentats-suicides au Nigeria depuis six ans, utilisant notamment des femmes kamikazes dissimulant des explosifs sous leurs burqas.
Le Premier ministre tchadien a précisé que « des instructions ont été données aux services de sécurité d’entrer dans les marchés et de ramasser toutes les burqas qui y sont vendues et de les bruler ». Il a prévenu que « tous ceux qui refusent d’obtempérer et qui se hasarderaient à braver la mesure en portant la burqa doivent être arrêtés, jugés en référé et condamnés ».
La capitale tchadienne était déjà placée sous haute surveillance policière depuis le début de l’intervention militaire contre Boko Haram, mais cela n’a pas suffi à empêcher les attentats. Mardi, le président Idriss Deby avait estimé que ce type d’attaque était prévisible.
« Je ne suis pas trop surpris puisque depuis notre engagement le 17 janvier 2015 aux côtés des pays qui sont menacés par les terroristes (Nigeria, Niger, Cameroun), j’ai continuellement dit au gouvernement de ne pas baisser la garde », a-t-il déclaré. Le parquet de N’Djamena a annoncé mardi plusieurs interpellations.
Outre son engagement contre Boko Haram, le Tchad est un allié de poids de la France dans la lutte contre les groupes jihadistes en Afrique sahélienne. L’armée française a établi à N’Djamena l’état-major de son opération Barkhane qui lutte contre ces groupes."
Lire "Le Tchad interdit la burqa pour éviter les attentats-suicides".
Comité Laïcité République
Maison des associations, 54 rue Pigalle, 75009 Paris
Voir les mentions légales