“Le recensement ethnique est-il éthique ?” (Libération, 18 mars 09)

23 mars 2009

“Pour combattre les discriminations, il faut pouvoir les mesurer. Là-dessus, tout le monde est d’accord. Mais comment ? C’est là que les opinions divergent. En effet, comment fait-on pour savoir si, au sein de l’entreprise X ou Y, les Arabes et les Noirs ont les mêmes chances de promotion que les autres ? Sabeg plaide pour que les représentants des minorités dites visibles puissent être questionnés sur leur sentiment d’« appartenance à une communauté », sur une base volontaire et anonyme. Les Arabes pourraient se définir comme arabes, les Noirs comme noirs. Cela permettrait d’identifier des groupes potentiellement discriminés, d’évaluer leur situation relative par rapport au reste de l’effectif, et d’étudier l’évolution de ces groupes sur la durée.

« Egalité factice ». Des associations, SOS Racisme ou la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) en tête, critiquent la « dynamique communautaire » et « l’assignation ethno-raciale » que cela produirait. Elles affirment que l’on peut aussi valablement identifier les minorités visibles en utilisant le prénom, le patronyme ou le lieu de naissance des parents. Ces diverses positions sont connues. Et à chaque fois que le débat resurgit, chacun répète les mêmes arguments.”

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