Revue de presse

"Le président du Conseil supérieur des programmes démissionne"... (marianne.net , 26 sep. 17)

26 septembre 2017

"Le président du Conseil supérieur des programmes, Michel Lussault, démissionne de son poste ce mardi 26 septembre, pour protester contre la politique du ministre de l’Education.

[...] Concrètement, l’ex-président du CSP n’a pourtant pas énormément de décisions à citer. Sa critique se concentre avant tout sur la démarche même de Jean-Michel Blanquer, qu’il estime trop personnelle : "Il se présente comme quelqu’un (...) qui ne brutaliserait personne et il prend des décisions, ou les annoncent comme telles, dans des hebdomadaires, sur le changement des apprentissages en CP, sur l’évaluation de CP". A l’été, le ministre de l’Éducation a annoncé qu’il envisageait d’instaurer une évaluation à l’entrée en CP, sur l’apprentissage du français et des mathématiques. Cela ne plaît pas à Michel Lussault, qui cite également d’autres annonces du ministre à l’appui de son réquisitoire : "Il y avait déjà eu l’histoire des rythmes scolaires, puis du retour d’une chronologie dans l’enseignement de la littérature". [...]

Ce géographe de formation reproche à Jean-Michel Blanquer de se démarquer trop brutalement de ses prédécesseurs socialistes, et au premier chef de Najat Vallaud-Belkacem. Et ce, même si le CSP est censé demeurer une instance politiquement indépendante. "A chacune de ses déclarations, Jean-Michel Blanquer prend grand soin de se présenter comme l’anti-Najat Vallaud-Belkacem, celui qui veut sortir l’école de la funeste politique de refondation décrite par ses détracteurs comme le parachèvement de la destruction de l’école par les ’pédagogistes’ et les ’égalitaristes’", ironise-t-il auprès du Monde.

Derrière le désarroi de Michel Lussault, pointe la ligne de fracture habituelle entre les tenants d’une école qui inclut le plus grand nombre, grimés en "égalitaristes" par leurs pourfendeurs, et les hérauts d’une institution qui ne renonce pas à transmettre une formation de qualité. Une différence de sensibilité qui a souvent correspondu au clivage gauche-droite en France. L’enseignant démissionnaire ne cache d’ailleurs pas qu’il digère mal la démarche du ministre, parce qu’il l’analyse comme un signe d’allégeance à une France qu’il estime "réactionnaire" : "Il (le ministre, ndlr) est sur certaines choses réactionnaire, ou plutôt il est trop complaisant par rapport à des gens qui inventent une école de la République qui n’a jamais existé", persifle-t-il sur la radio publique, après avoir cité le nom d’Alain Finkielkraut.

Cet ancien professeur à l’ENS en veut pour preuve les interviews accordées par Jean-Michel Blanquer à des hebdomadaires marqués à droite : "Ses multiples annonces, tout comme sa présence à la ’une’ de médias comme Causeur ou Valeurs actuelles, sont autant de gestes profondément politiques montrant qu’il sort de sa ligne annoncée de modération, de prudence et de pragmatisme", détaille-t-il dans Le Monde. Michel Lussault analyse d’ailleurs la situation comme une défaite culturelle de la gauche : "Je crois qu’une partie de la gauche a été défaite culturellement (par) ceux qui ont réussi à crédibiliser l’idée qu’une école démocratique est forcément une école de faible qualité (...)". [...]

Le désormais ex-président du CSP ne cache pas faire de sa démarche un instrument politique pour faire bouger les lignes. [...]"

Lire "Le président du Conseil supérieur des programmes démissionne car Blanquer satisfait les "bas instincts" des "réactionnaires""


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