octobre 2007
La laïcité, les grands principes républicains, font partie du quotidien des Français. Malheureusement, le quotidien les rend trop souvent invisibles. Rendre visibles ces grands principes par des actions concrètes, voilà la mission que se donne le C.L.R. Île-de-France.
Pour cela, il agit activement auprès des jeunes, élèves ou étudiants, à partir du CM2. C’est pourquoi il organise, avec un certain succès, ce qu’il appelle des « parcours laïques ».
La recette est simple et pourrait être généralisable. Nous utilisons les ingrédients suivants : des intervenants membres du CLR, un lieu emblématique, un musée retraçant les étapes de l’Histoire de France et une Maison du peuple où des élus se chargent d’expliquer leur rôle dans la vie de la Cité et le respect de la laïcité auquel ils sont tenus.
Pour faire le liant, le C.L.R ajoute à la recette des goûters et des petits cadeaux : livres d’Henri Pena Ruiz aux enseignants accompagnateurs, livres de la collection « Les Essentiels Milan » récompensant les élèves ayant participé de façon active et efficace aux questions orales, et une belle reproduction de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen en couleur, pour tous.
A Paris, la statue du chevalier de la Barre au pied du Sacré Cœur est le lieu emblématique. Le martyre du petit chevalier torturé puis décapité et brûlé mort à Abbeville en 1766, pour avoir été soupçonné de n’avoir pas enlevé son chapeau lors d’une procession de la Fête Dieu, est exemplaire.
Un intervenant raconte, les collégiens frémissent, des questions ouvertes sont lancées et les réponses fusent :
« Oui il n’est pas normal qu’un tribunal civil juge un acte déclaré blasphématoire par une religion. Oui il existe des pays où cela existe encore. Oui les Français ont de la chance de vivre dans une nation laïque qui les protège du fanatisme religieux. »
Deuxième visite : le musée Carnavalet qui offre un large choix d’œuvres retraçant les étapes de l’Histoire de la France. Les salles du rez- de- chaussée présentent des tableaux évoquant les guerres de religion et leurs horreurs, ce qui sensibilise les élèves aux conséquences de l’intolérance. Dans les salles consacrées à la Révolution, on s’attarde sur la représentation d’un paysan qui porte sur son dos le poids d’un prêtre et d’un noble. On aborde ainsi les notions d’égalité, de privilèges, de Sujet du Roi. La prise de la Bastille, largement illustrée par des tableaux et par des maquettes de cette forteresse, taillées à même les pierres de la Bastille, permet d’évoquer l’arbitraire royal et ajoute un zeste d’héroïsme guerrier à la démonstration. On termine par la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen commentée par un intervenant du C.L.R qui explique le passage du Sujet au Citoyen.
La fin du parcours dans une mairie avec réception par le maire (ou des adjoints) ajoute une dimension officielle à ce parcours, qu’un goûter couronne.
Cette année, un des premiers parcours laïque s’est terminé à l’hôtel de ville de Paris pendant la remise des Prix de la laïcité par le C.L.R..
Les élèves ont vécu un moment émouvant lorsque Nasser Kader, égyptien d’origine et élu danois, prix international de la laïcité, a tenu à s’exprimer en arabe pour remercier le CLR et expliquer son rôle dans l’affaire des « caricatures de Mahomet » parues dans un quotidien danois. Mohamed Sifaoui traduisait.
De quoi faire s’effriter des idées reçues !!
Marie-Danielle Gaffric et le C.L.R Île-de-France
Cet article est paru dans Laïcité Info (nov.-déc. 2007), le bulletin du CLR.
Comité Laïcité République
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