Culture / Cinéma (DVD)

Le pape François : une apologie gnangnan (G. Casel)

par Gilles Casel. 26 novembre 2019

[Les échos "Culture (Lire, entendre & voir)" sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

Le pape François, de Wim Wenders (1 h 36 min).

Dans la plupart de nos rubriques, nous parlons des films que nous jugeons mériter d’être vus, mais pourquoi pas aussi une critique à charge. Il en est ainsi du film de Wim Wenders sur le pape actuel vu par l’un de nos adhérents (note du CLR).

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Ce film fait partie de certaines œuvres aux visées ouvertement apologétiques, et dont nous nous exercerons à retourner les arguments.

  • Critique de la Curie, qui n’en a cure. La "galerie de tableaux "de Wim Wenders, esthétiquement remarquable, ne sert pas et même dessert l’Eglise : les visages ne sont pas très sympathiques ! La vraie conclusion : il est peut-être sympathique, le pape mais il est impuissant devant la Curie.
  • Critique de la pédophilie, ce qui est un comble. L’Eglise catholique est coupable d’une forme de crime contre l’humanité depuis très longtemps, les évêques se sont souvent comportés comme des complices des prédateurs, et le soupir de soulagement du primat des Gaules apprenant la prescription d’une action juridique contre lui restera tristement célèbre et résonne, comme l’aveu d’une indifférence inhumaine sinon d’une réelle dureté et aussi comme un bon exemple d’indécence.
  • Critique de l’homophobie, dont le pape n’a pas fait taire les zélateurs qui s’avèrent toujours plus nombreux dans l’Eglise, à ma connaissance.
  • Visite des hôpitaux africains, des favellas, des pauvres et condamnation de la misère, sans être en mesure d’avoir le moindre effet tangible sur le cours des choses, sinon par la charité ! Au contraire l’Eglise apparaît souvent du côté des forces économiques dominantes.

Et puis, le clou du film, à savoir la condamnation du commerce des armes devant... le Congrès républicain. Ce qui va réduire ledit commerce, on peut en être sûr... Il fallait le faire, il l’a fait ! C’est un peu risible, même si Wenders nous montre le trouble de certains auditeurs.

Les "plans américains" de Wim Wenders mettent en valeur la personnalité bienveillante du pape. Le grand Wim Wenders sait générer l’émotion du spectateur. Mais même si chaque projection est assurée des applaudissements des catholiques venus en groupes, de leur paroisse, on peut inviter les spectateurs à ne pas être dupes. Si les remarques que je fais ci- dessus sont pertinentes, puissent-elles contribuer à dégonfler la baudruche.

Gilles Casel


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