19 décembre 2024
En appelant de ses vœux un "concept de laïcité qui ne soit pas statique et figé", le pape s’oppose clairement à notre vision universaliste de la laïcité, dans sa dimension tant philosophique que politique. C’est ce principe qui permet à chaque citoyen et citoyenne de "faire société" autour d’un projet commun et partagé, hors l’influence de quelque dogme que ce soit.
Dans la continuité de ses prédécesseurs qui, en juillet 1904, soit un an et demi avant l’adoption de la loi de Séparation des Églises et de l’État du 9 décembre 1905, rompaient toute relation avec la République française, le pape semble vouloir se dresser à nouveau contre la laïcité républicaine.
En parlant d’une laïcité "saine", que sous-entend-il, sinon que notre conception serait "malsaine" ?
Nous voilà revenus au temps des prétentions de l’Eglise catholique à régenter la vie publique et sociale. C’est en effet ainsi qu’il faut également comprendre son appel à "libérer la croyance du poids de la politique", qui se garde bien d’évoquer son pendant, consubstantiel à la laïcité : libérer la politique du poids de la croyance.
Dès 1850 Victor Hugo avait pourtant fixé l’horizon "L’État chez lui, l’Église chez elle !" que nous avons fait nôtre depuis 120 ans. Aussi nous ne laisserons pas faire !
Le Comité Laïcité République rappelle que « faire société » est réalisable en dehors des religions et que pour cela il n’y aucune nécessité de coopérations entre les autorités civiles et les ecclésiastiques, comme le pape l’a affirmé en Corse.
La laïcité garantit la liberté de conscience. Elle est le meilleur rempart contre la remise en cause et les agressions régulières de certains courants politiques, dogmes et courants religieux.
Si certains et certaines en doutaient , « la messe est dite » des représentations de François, locataire actuel du Vatican, sur la laïcité.
Comité Laïcité République,
le 19 décembre 2024.
Comité Laïcité République
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