8 octobre 2011
"Dans une ville marquée par la force de l’islam, le McDo de Clichy-sous-Bois est un des principaux points de rencontre, là où se retrouvent les lycéens, les jeunes couples, les policiers de la BAC, les familles et les rares cadres de passage. Sept jours sur sept, jusqu’à minuit, entre 1 000 et 2 000 clients quotidiens dépensent en moyenne 10 à 12 euros. Lors des émeutes de 2005, alors que les incendies touchaient toute la ville, le restaurant avait été épargné. Ni agressions ni dégradations. "Il joue un rôle non négligeable sur le marché de l’emploi local", explique Gilles Kepel, soulignant que depuis sa création un millier de personnes au total y ont travaillé, généralement à temps partiel.
Au moment des émeutes de 2005, c’est pourtant son concurrent - le Beurger King Muslim - qui avait attiré les lumières médiatiques. Des vendeuses voilées de noir. Un espace prière. Des produits certifiés halal. Et l’ambition de viser la clientèle musulmane de l’agglomération - d’où le jeu de mots, "Beurger" en référence aux beurs et aux burgers. "Nous jouons dans la cour des grands", déclarait alors le fondateur du restaurant au New York Times, venu à Clichy comprendre le modèle d’intégration français.
Pendant les émeutes et dans les mois qui avaient suivi, c’était devenu un lieu de passage obligé des médias. Mais le Beurger King n’a pas eu le succès escompté et a dû fermer ses portes, dans la discrétion, en mars 2007. D’autres entrepreneurs ont alors tenté de reprendre le créneau. Un nouveau fast-food a vu le jour en juin 2008 dans les mêmes locaux : le Wesh Burger, autrement appelé le "king du halal" - mélange détonant d’argot (wesh, utilisé pour saluer), d’anglais et de religion. Même échec : le Wesh Burger a aussi baissé le rideau. Remplacé, depuis, par... une crêperie halal. [...]"
Lire aussi “La place croissante de l’islam en banlieue” (Le Monde, 5 oct. 11) (note du CLR).
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