7 mars 2013
"Le sous-préfet vous a demandé de régler le « problème que vous avez créé. Allez-vous décider de réintroduire un plat de substitution ?
Non, nous ne réintroduirons pas une viande de substitution puisque nous avons déjà décidé d’augmenter en échange la part de légumes et la consistance de l’entrée. Et que l’on ne me parle donc pas de carence nutritionnelle, puisque les protéines ne se trouvent pas que dans la viande.
Vous invoquez des raisons économiques ainsi que le gaspillage pour justifier votre décision. Combien coûtait à la commune ce menu de substitution ?
Je ne sais pas, c’est très difficile à chiffrer précisément, et nous avons d’autres préoccupations lorsqu’il s’agit d’établir les menus, notamment les questions d’allergies. Mais j’en avais assez de voir les poubelles se remplir d’aliments gaspillés. Le jour où nous servions, par exemple, un beignet de poulet en substitution du rôti de porc, vous pouviez être sûr que la plupart des enfants choisissaient le beignet de poulet plutôt que le plat cuisiné.
Les parents concernés ont pourtant proposé de prendre à leur charge le surcoût financier…
C’est impossible et techniquement irréalisable, d’autant que cela ne concerne que 28 élèves sur 180. Ce n’est pas au maire, ni à l’école laïque, de régler de ce genre de problèmes. Il y a quelques temps, un enfant s’est régalé d’une crêpe au jambon sans se soucier de sa religion… Figurez-vous qu’il a quasiment fallu ensuite lui faire un lavement d’estomac.
Mais comment les familles peuvent-elles anticiper ce type de situations ?
Les menus sont affichés à l’avance, et visibles aussi sur Internet. C’est aux parents de donner des ordres à leurs enfants en fonction de ce qu’ils ont le droit de manger ou non, même si je conviens que le message a peut-être du mal à être compris par des élèves de maternelle. Mais n’oublions pas que du porc n’est en moyenne servi qu’une fois par semaine à l’école. Alors au pire, les familles peuvent aussi retirer leurs enfants de la cantine ce jour-là. [...]
Derrière cette décision, certains soupçonnent une explication plus politique, et même une discrimination à l’égard des musulmans ?
Je ne vise rien ni personne, tout cela est faux. Ce qui me choque, d’ailleurs, c’est que ces enfants soient ainsi étiquetés « sans porc »."
Lire "Porc à la cantine d’Arveyres (33) : "ils n’ont qu’à retirer leurs enfants"".
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