Le Droit de vivre (Licra)

Le Droit de vivre (Licra) "Les lois de laïcité dérivent historiquement des intolérances religieuses" (B. Drouot, leddv.fr , 17 déc. 22)

Benoît Drouot, professeur agrégé d’histoire-géographie. 18 décembre 2022

[Les échos des initiatives proches sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

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"[...] Durant ces longs siècles, l’Église catholique pratiqua une brutale police de la pensée, assurée en cette entreprise de l’appui du pouvoir royal. Durant leur sacre, les rois de France faisaient en effet serment, devant l’archevêque de Reims, d’« exterminer (…) les hérétiques notés et condamnés par l’Église »6. L’apparition du livre imprimé, à la fin du XVe siècle, conduisit l’Église à mettre en place un puissant appareil de censure des productions écrites susceptibles d’affaiblir son autorité. Très vite, les condamnations tombèrent et les premiers bûchers s’embrasèrent7. Deux siècles plus tard, les philosophes des Lumières devaient toujours ruser pour échapper à la vigilance des censeurs ecclésiastiques.

L’obscurantisme brutal et meurtrier ne fut pas l’apanage du seul catholicisme. À Genève, le protestant Jean Calvin « supprim[a] toute liberté de pensée, toute indépendance, au profit de sa seule doctrine », comme s’en indigna l’écrivain autrichien Stefan Zweig dans un pamphlet écrit en 1936, alors que la nuit fasciste s’abattait sur l’Europe. Le médecin et théologien Michel Servet, que Calvin fit brûler vif en 1553 pour « hérésie », paya le prix de ce totalitarisme théocratique.

Partout en Europe, les incroyants aussi s’exposaient à une répression sans borne. Quelques noms sont bien connus : Étienne Dolet, brûlé à Paris en 1546 avec trois autres imprimeurs ; Giordano Bruno, brûlé vif en 1600 par l’Inquisition catholique ; ou Giulio Cesare Vanini, exécuté en 1619 pour « crimes d’athéisme (…) ». Le curé ardennais Jean Meslier (1664-1729) eut la prudence de ne pas rendre publiques de son vivant les opinions athées et subversives qu’il nourrissait. [...]"

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