8 mars 2015
"[...] Le 24 février, le nouveau programme des cours de religion a été publié au Bulletin officiel. Il impose notamment aux élèves du baccalauréat de « reconnaître avec admiration et s’efforcer de comprendre l’origine divine du cosmos et de distinguer qu’il ne provient pas du chaos et du hasard ». De quoi susciter la polémique en Espagne, où l’Eglise jouit encore d’un certain pouvoir d’influence et dispose de nombreux avantages fiscaux. La proportion des élèves espagnols qui suivent les cours de religion (56 %) ne cesse de diminuer au fil des ans.
« Nous nous opposons frontalement à l’introduction du créationnisme à l’école », a déclaré au Parlement le porte-parole en charge de l’éducation au Parti socialiste ouvrier espagnol, Mario Bedera, avant de demander au ministre conservateur de l’éducation, José Ignacio Wert, de comparaître devant les députés pour donner des explications.
La question est sensible. A la suite de la réforme très controversée de la loi sur l’éducation du gouvernement conservateur de Mariano Rajoy, votée l’an dernier, la religion est redevenue une option importante à l’école. Les élèves ont le choix entre celle-ci et « Valeurs sociales et civiques », et sa note compte pour la moyenne du baccalauréat. Au même titre que les autres matières, elle sert par exemple à présenter une demande de bourse.
Les contenus, définis par la très conservatrice Conférence épiscopale espagnole, comme le veut le Concordat signé en 1979 entre l’Etat espagnol et le Saint-Siège, ont choqué les scientifiques. Interrogés par le quotidien El Pais, ils ont dénoncé la « posture créationniste » du programme et son recours aux « mystères inexpliqués pour en conclure leur origine divine ».
Quant aux élèves de primaire, parmi les critères d’évaluation controversés, il leur est demandé de « reconnaître l’incapacité de la personne à atteindre le bonheur par elle-même »."
Comité Laïcité République
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