16 mars 2014
"Le gouvernement de Jean-Marc Ayrault a décidé d’engager la ratification parlementaire par la France de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires. C’est une mauvaise nouvelle pour les partisans de l’unité de la République.
De reculs en reculs, le Président de la République ne cesse de concéder des avantages aux réactionnaires de tous poils. Sur le plan économique, c’est la sébile publique tendue au MEDEF, sur le plan de la laïcité, c’est le maintien de la loi Debré, la pérennisation du Statut clérical d’exception d’Alsace-Moselle, la visite au pape. Sur le plan des libertés démocratiques, c’est le refus de la PMA et de la GPA pour faire plaisir aux religieux de tous les monothéismes, et la restriction croissante de la sphère privée où agissent la liberté de conscience et les libertés publiques.
Pour tenter de se concilier les bonnes grâces des partisans de l’Ancien-Régime et des anciennes provinces, la majorité actuelle veut faire le cadeau de la ratification de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires. Ceci amplifiera les conséquences désastreuses de l’Acte III de la décentralisation dont l’objectif, selon Marylise Lebranchu, est de donner le pouvoir réglementaire aux régions.
C’est-à-dire de pouvoir faire la loi, les lois, décrets et circulaires. Autant dire, que l’égalité des citoyens devant la loi risque de passer à la trappe et d’être sous le boisseau des intérêts corporatistes et communautaristes des nouveaux barons locaux. Sous l’apparence d’évidences : qui peut être contre l’existence maintenue des langues régionales, minoritaires, idiomes et autres patois ? Il s’agit de défendre la Culture, avec un grand C majuscule. Mais s‘agit-il vraiment de cela ? Rappelons que cette Charte ne vise qu’à promouvoir les langues régionales et minoritaires qui existent sur un territoire donné.
Il ne s’agit pas de l’espagnol, de l’allemand, de l’italien, de l’arabe dialectal, ni même de l’argot ou du verlan. Il s’agit de mettre en avant des langues qui permettront de démanteler le socle uni du territoire de la République. Il s’agit de créer un monstre sur le modèle de celui de Frankenstein : des morceaux de ceci, des morceaux de cela pour « inventer » de toutes pièces des nouveaux territoires avec des lois, des droits, des contraintes différentes. [...]"
Comité Laïcité République
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