Edito

Laïcité : un premier pas important dans le bon sens (24 nov. 11)

Par Patrick Kessel, Président du Comité Laïcité République 24 novembre 2011

François Hollande vient d’annoncer son intention d’intégrer dans la Constitution les principes de la loi de 1905 dite de séparation des églises et de l’Etat. C’est là un premier pas important qui va dans le bon sens, après des années de régressions et d’attaques contre la laïcité. Cette déclaration d’intention qui devra se concrétiser, constitue une première réponse, alors que le Comité Laïcité République avait appelé à un sursaut laïque à l’occasion de l’élection présidentielle et avait plaidé en faveur de cette démarche.

Le Comité Laïcité République en avait formulé la demande le 30 septembre dernier, à l’occasion de la remise du Grand Prix de la Laïcité, afin de mettre un terme à l’opération visant, petit à petit, à vider la laïcité de son contenu, telle une vasque percée qu’on assécherait de l’intérieur. Face à la montée du communautarisme qui accompagne la déchirure sociale, la Laïcité constitue un outil unique, au service d’un réel vivre-ensemble et de la Paix sociale.

Ces dernières années, la Laïcité a été malmenée, manipulée par ceux qui prétendaient la « toiletter » en l’affligeant d’un qualificatif, « moderne », « nouvelle, « ouverte » pour, en fait, contourner la Loi de 1905 . Le discours de Latran, dévalorisant l’instituteur au profit du prêtre, la loi Carle ouvrant la voie à l’accroissement des financements publics aux écoles confessionnelles, la mise en place de commissions inter-religieuses départementales institutionnalisant le retour du religieux dans l’espace public, les avis du Conseil d’Etat contribuant à réduire la laïcité à une simple neutralité de l’Etat, parmi d’autres initiatives négatives, ont participé de cette politique du Pouvoir visant à contourner et à affaiblir la laïcité. Face à ces attaques, une partie de la Gauche avait donné l’impression d’avoir les yeux de Chimène pour le communautarisme et d’oublier sa philosophie républicaine et laïque, inséparable de sa culture démocratique et sociale. Cette fragilisation avait permis au Front national de tenter de détourner la laïcité au profit d’une politique de stigmatisation d’une confession.

L’élection présidentielle doit être l’occasion de retrouvailles entre la République, le pays réel et la Laïcité. Aucune religion ne pose de problème en soi dès lors que la Loi est appliquée à tous, garantissant à chacun, quelles que soient ses origines, sa couleur, ses appartenances religieuses, philosophique ou politiques, la liberté de conscience qui comprend la liberté de pratiquer une religion ou de n’en pratiquer aucune, l’égalité des droits et des devoirs.

Le Comité Laïcité République interviendra en ce sens, au cours de la campagne présidentielle, pour que la citoyenneté républicaine, forte de la laïcité, tisse un lien social de fraternité, indépendamment des appartenances des uns et des autres.

Patrick KESSEL

Président du Comité Laïcité République


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