(Marianne, 15 juin 23) 18 juin 2023
[Les éléments de la Revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
Lire "Laïcité, nucléaire, travail, décroissance… Ces dossiers qui fracturent la gauche".
"[...] LAÏCITÉ
10 novembre 2019. Un tournant majeur dans l’histoire de la gauche contemporaine… et dans celle du parcours personnel de Jean-Luc Mélenchon. Ce jour-là, l’ex-socialiste a choisi de défiler contre l’« islamophobie », après avoir signé une tribune dénonçant les « lois liberticides » qui viseraient les musulmans de France. À la lecture du texte et du nom des signataires proches de la mouvance frériste, on comprend qu’il s’agit de celles de 2004 concernant les signes religieux à l’école et de 2010 pénalisant le port du voile intégral. Les cadres de LFI – sauf François Ruffin – ont fini par battre le pavé avec des militants islamistes avérés. Depuis, les Insoumis sont, plus encore qu’auparavant, accusés de frayer ouvertement avec le communautarisme. Dernier exemple en date : la réaction indignée de Mathilde Panot à la une du Parisien sur la prolifération des abayas – signe clair d’appartenance religieuse – dans nos écoles. « L’islamophobie fait vendre », a tweeté la patronne du groupe LFI à l’Assemblée nationale.
Ce positionnement, qui a indubitablement permis au mouvement de s’enraciner dans les métropoles, tranche avec celui des autres formations de gauche. Lors de la dernière présidentielle, Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel ont défendu des visions analogues de la laïcité. Un « beau principe » qui « ne mérite pas les polémiques vaines et futiles qu’agitent les diviseurs de tout crin, […] qui s’en servent pour flétrir les musulmans », lit-on dans le programme de LFI. Dans celui d’EELV, on trouve le terme de « laïcité apaisée ». Olivier Faure, lui, a choisi de se distinguer plus franchement du reste de la Nupes. Dans une récente tribune parue dans le Monde, le premier secrétaire du PS a réaffirmé son attachement à la « République universaliste » et son refus d’utiliser le terme « islamophobie » : « Il a été promu par ceux qui utilisent la réalité du racisme et de la haine antimusulmans pour dénoncer toute critique de l’islam. » Un propos que n’aurait pas renié le Mélenchon d’avant LFI. [...]"
Voir aussi dans la Revue de presse les dossiers Marianne "Les gauches (vraiment) irréconciliables" (15 juin 23), La gauche et les classes populaires et La France insoumise (LFI) dans Gauche, Pétition et manifestation contre l’"islamophobie" (10 nov. 19) dans "Islamophobie", (note du CLR).
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