Revue de presse

"Laïcité : la légalité de la crèche municipale de Perpignan sera examinée… en août 2024 !" (leparisien.fr , 7 déc. 23)

25 décembre 2023

[Les éléments de la Revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"En 2022, la Ville de Perpignan (Pyrénées-Orientales) avait été condamnée à enlever sa crèche de l’espace municipal. Cette année, le tribunal administratif de Montpellier a décidé de ne pas se prononcer en référé sur le dossier de la légalité du Péssebre installé dans un chalet sur la voie publique.

Par Christian Goutorbe

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La grande bataille administrative pour faire interdire les crèches installées par les mairies, considérées comme illégales, n’aura pas lieu cette année dans l’Hérault et dans les Pyrénées-Orientales. Le recours formé par la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) des Pyrénées-Orientales a été rejeté ce vendredi 8 décembre par le tribunal administratif de Montpellier (Hérault), comme cela avait été le cas quelques jours plus tôt pour la crèche de la nativité de Béziers.

« Nous venons de recevoir notification d’une ordonnance de rejet sans audience de la part des juges de Montpellier. C’est un étonnant revirement jurisprudentiel dans la mesure où en 2022, c’était totalement l’inverse. Le juge considérait alors qu’il y avait urgence à juger et à faire démonter la crèche illégale », constate, dépitée, Me Sophie Mazas, l’avocate de la Ligue des Droits de l’Homme, fer de lance depuis des années de la guerre contre les entraves à la séparation de l’Église et de l’État. « Cela revient à dire qu’on va juger sur le fond la crèche de Noël au mois d’août », s’indigne-t-elle.

« Dans sa décision, la juridiction a retenu que la LDH n’avait aucun intérêt à agir contre notre Péssebre et, surtout, qu’il n’y avait aucune urgence à empêcher les visiteurs et habitants de Perpignan de profiter de cette exposition traditionnelle. La municipalité accueille avec soulagement cette décision, qui met un terme aux ardeurs de ceux qui veulent imposer leur pensée et d’empêcher l’expression de notre histoire, de nos traditions et de notre culture », répond Louis Aliot, maire de Perpignan, condamné en 2022 à démonter ladite crèche illégale installée dans le patio de la mairie. Ce qu’il avait fait avec retard, le 6 janvier 2023, quitte à payer les pénalités grâce à la contribution personnelle de certains élus.

En cette fin d’année, le maire avait feinté les opposants en installant la crèche, non pas sur la parcelle physique de la mairie, mais sur la voie publique en ouvrant les grilles pour pouvoir admirer depuis le patio municipal la scène de nativité. Un concept de crèche « dehors dedans » qui a séduit les visiteurs qui s’immortalisent devant le Péssebre depuis le 25 novembre. « La présence de cette crèche est pour moi très importante », explique cette retraité qui tente de maîtriser son smartphone pour envoyer une belle image à sa fille avec qui elle vient de faire la tournée des cathédrales.

« Sincèrement, si la crèche n’avait pas été organisée ici cette année, quelle déception », s’exclame une promeneuse de 45 ans, de confession musulmane, venue avec sa maman d’origine oranaise, qui sourit devant la représentation de Bethléem. « Nous observons les règles du Ramadan et des fêtes religieuses de notre religion mais nous ne saurions ignorer ce qui se passe près de nous chez nos voisins les chrétiens, en France. La crèche de Noël a bercé mon enfance. À la maison, il y avait toujours une crèche, un sapin avec des petits chaussons de Père Noël remplis de chocolats. Cette magie-là, on ne peut pas l’oublier », confie la mère de famille."


Voir aussi dans la Revue de presse le dossier Perpignan dans la rubrique Crèches de Noël (note de la rédaction CLR).


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