Revue de presse

"Laïcité : la guerre des deux gauches" (J.-M. Bouguereau, larepubliquedespyrenees.fr , 21 jan. 16)

21 janvier 2016

[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

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"Sans doute vaut-il mieux que l’abcès soit crevé. C’est ce qu’a fait Manuel Valls, à sa manière plutôt rugueuse, en rappelant à l’ordre Jean-Louis Bianco et l’Observatoire de la laïcité qu’il préside, un organisme public chargé d’assister le gouvernement sur ces questions. Objet de cette mise au point : la signature d’un appel rédigé au lendemain du 13 novembre. Le problème c’est qu’au milieu de ces 80 personnalités très honorables de tous horizons, on retrouve plusieurs représentants du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), proche des Frères musulmans, ou le rappeur Médine, proche de Dieudonné qui n’hésite pas à publier une photo de lui faisant le signe de la quenelle devant une réplique du mur de séparation de Bethléem. Si l’association lutte contre des discriminations bien réelles, le CCIF publie régulièrement des statistiques des actes "islamophobes", dans lesquels il intègre les fermetures de mosquées clandestines ou même des mesures d’expulsion contre des individus impliqués dans des entreprises terroristes !

On peut comme certains, à gauche, essayer de minimiser la querelle, hausser les épaules, "en se disant que ce genre de polémique n’intéresse que quelques professionnels de la laïcité" ou quelques "droit-de-l’hommistes". On aurait tort car, derrière, ce sont deux gauches qui se dessinent, une gauche communautariste et une gauche laïque. A l’heure où les divers islamismes cherchent, par tous les moyens, à grignoter du terrain à la République, ce débat non seulement n’est pas vain mais il devrait prendre de plus en plus d’importance dans les années à venir. Il a été spectaculairement relancé par Elisabeth Badinter lorsqu’elle a dit qu’il ne fallait pas avoir peur de se faire traiter d’islamophobe, une manière, selon elle, d’empêcher toute discussion : "Vous êtes raciste ou vous êtes islamophobe, taisez-vous !" De cette manière, "la laïcité, devenue synonyme d’islamophobie, a été abandonnée à Marine Le Pen. Cela, je ne le pardonne pas à la gauche".

Cette propension d’une certaine gauche à pactiser avec l’islamisme a été illustrée lors des dernières régionales par l’une des colistières de Claude Bartolone, Clémentine Autain, qui a appelé à un meeting de Tariq Ramadan [1].Elle avait été illustrée par la polémique déclenchée à Pontoise par le "salon de la femme musulmane" où des imams salafistes appelaient ouvertement à une réislamisation de la jeunesse [2]. Une élue socialiste qui avait dénoncé ce "salon" a été menacée d’exclusion du PS [3]. L’enjeu, c’est, pas seulement du côté des partis de gauche, la sous-traitance de certains quartiers à des structures communautaristes qui permettent d’acheter la paix sociale, même si c’est au prix d’une emprise croissante de l’islamisme."

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