Revue de presse

"La théorie du choc" (J. Dion, Marianne, 14 av. 17)

26 avril 2017

"Il faut toujours écouter Denis Kessler, PDG de Scor. En effet, l’ex-numéro deux du Medef a l’art de dire tout haut ce que pensent tout bas les ultras du patronat. Interrogé par le Figaro, celui qui fut maoïste en son jeune temps prône un « traitement de choc » et un « grand rééquilibrage public-privé » afin de mettre le premier nommé au service exclusif du second. Il précise : « C’est tout le système social qu’il faut réinventer. » Pour comprendre la formule, il faut se souvenir que Denis Kessler avait déjà affirmé la nécessité d’en finir une bonne fois pour toutes avec l’esprit du Conseil national de la Résistance [1], vu qu’à ses yeux le général de Gaulle fut un dangereux provocateur. Dans la foulée, le PDG propose de « réenchanter l’Europe » (vaste programme). Il désigne d’un doigt accusateur « certains candidats » suspectés de dénoncer ces valeurs sûres que sont « l’Europe, l’Allemagne, la monnaie unique, la mondialisation, la finance, le libre-échange, les grandes entreprises ». Avec ce programme digne d’une grande marche idéologique, même François Fillon apparaît timoré. Quant à Emmanuel Macron, l’autre idole de l’élite du business, il passe carrément pour un Bisounours. Grâce à Denis Kessler, on vérifie que les adeptes d’un virage à la Thatcher n’ont pas désarmé. Ils entendent bien profiter de la présidentielle pour arriver à leurs fins, quitte à jouer la carte de la surenchère permanente."


Comité Laïcité République
Maison des associations, 54 rue Pigalle, 75009 Paris
Voir les mentions légales