Comité Laïcité République - La laïcité n’est pas une opinion, c’est la liberté d’en avoir une

Il a fallu à Duval (François Cluzet) deux ans pour sortir d’un burn-out et de l’alcoolisme, quand il reçoit l’appel d’un mystérieux homme d’affaires (Denis Podalydes) lui proposant un travail. La première rencontre se passe au mieux, même si le travail proposé est d’une nature fastidieuse. Retranscrire à la machine des bandes d’écoutes téléphoniques dans un appartement ou il sera seul et devra respecter des règles de conduite rigides. Venir et partir à heures fixes et très précises, n’ouvrir à personne etc. Mais c’est très bien payé et Duval est prêt à accepter n’importe quoi pour vaincre sa déprime.

La situation ne va tarder à se compliquer. Il faudra quelque temps à Duval pour comprendre dans quelle situation il se trouve. Ses retranscriptions concernent des hommes politiques importants et nous sommes (le film est sorti en 2017) en pleine campagne présidentielle. Des otages Français sont retenus à l’étranger et le candidat de l’opposition ne veut à aucun prix les voir libérer avant le scrutin. De petit secrétaire Duval se retrouve l’homme clé de cette opposition violente entre bandes rivales.

En dire plus serait ruiner l’intérêt du film car ce thriller à la française est riche en rebondissements, parfois violents. Il nous éclaire sur les sous-sols de partis que la plupart des électeurs ne soupçonnent même pas et qui pourtant font partie intégrante de la vie politique du pays. En s’appuyant sur des faits anciens (Pasqua et les otages du Liban), le metteur en scène parvient à rendre crédible l’ensemble du scénario. Les acteurs sont tous excellents et renforcent encore par leur jeu, l’intérêt du spectateur.

La campagne présidentielle pour 2022 va démarrer dans quelques semaines, je recommande de voir ce film avant qu’elle ne commence vraiment.

Gérard Durand