(G. Roquette, Le Figaro Magazine, 12 av. 24). Guillaume Roquette, directeur de la rédaction du "Figaro Magazine". 13 avril 2024
[Les éléments de la Revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
Lire "L’éditorial du Figaro Magazine : « La loi du voile »".
"C’est un revirement qui en dit beaucoup. Après la sauvage agression de la jeune Samara devant son collège de Montpellier, sa mère expliquait avec colère que sa fille était quotidiennement insultée et menacée parce qu’elle refusait de porter le voile, ce qui lui valait d’être traitée de « kouffar » (mécréante, en arabe). Mais quelques heures plus tard, changement de ton : cette mère éplorée lit un texte qu’on lui a préparé : « Nous sommes une famille musulmane… ma fille fait ses cinq prières par jour… on ne doit pas salir notre religion. » La chape de plomb communautariste était retombée, la pression islamique avait fait son effet. Dans la France de 2024, même quand votre enfant est tabassée jusqu’au coma, la loi religieuse est la plus forte.
Il faut lire le dernier rapport sénatorial décrivant l’islamisation de l’école de la République. On y expose la montée de la violence et des pressions sur les professeurs : « Tous les territoires, aussi bien ruraux qu’urbains, favorisés ou populaires, sont concernés », précisent les auteurs. Pourtant, l’administration n’a de cesse de minimiser le phénomène, accroissant la solitude du personnel de terrain. Le rapport pointe « la profonde coupure entre les agents de l’Éducation nationale dans les établissements scolaires et ceux travaillant dans les services centraux ou du rectorat ». L’assassinat de Samuel Paty et de Dominique Bernard ou le retrait du proviseur du lycée Maurice-Ravel, à Paris (menacé de mort pour avoir demandé à une élève d’enlever son voile) n’y changent rien : « pas de vague » reste le mot d’ordre Rue de Grenelle. Et qui est la ministre de l’Éducation nationale déjà ? Nicole Belloubet. Or, quand la lycéenne Mila, il y a quatre ans, avait reçu en quelques heures 50.000 menaces de mort et de viol sur les réseaux sociaux pour avoir insulté Mahomet, le premier réflexe de la même Nicole Belloubet, alors garde des Sceaux, avait été d’affirmer que « l’insulte à la religion […] c’est grave ». Avant d’être contrainte de se rétracter un peu plus tard, devant l’indignation soulevée par son propos. Une ministre qui légitimait ainsi le délit de blasphème est-elle la mieux placée pour faire la guerre au prosélytisme religieux ?
Face au raz de marée communautariste, il n’y a pas de solution miracle. Mais commençons par regarder la réalité en face : nous ne sommes plus capables d’endiguer le phénomène et de faire respecter, à l’école comme partout dans la société, la laïcité à la française. Dès lors, il est totalement déraisonnable de continuer à laisser entrer chaque année des centaines de milliers d’immigrés musulmans que nous sommes incapables d’assimiler à nos principes et à nos mœurs.
Il faut aussi se montrer beaucoup plus sévère face à l’offensive islamique. On se souvient que l’État, il y a quelques mois, a coupé les subventions au lycée Averroès de Lille, qui relayait l’idéologie des Frères musulmans. Mais on sait moins que cet établissement est assuré de rouvrir à la rentrée prochaine après avoir collecté 450.000 euros de dons, déductibles fiscalement ! Encore une bataille perdue."
Voir aussi dans la Revue de presse le dossier Samara tabassée parce que "mécréante" (avril 24) dans la rubrique Islamisme (note de la rédaction CLR).
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